33Likes, 2 Comments - Cloe Coiffard-ARTISTE PEINTRE (@cloecfrd) on Instagram: “« La vie est bien trop courte pour perdre son temps Ă  se faire une place lĂ  oĂč l’on en a pas, pour” la vie est bien trop courte pour perdre son temps Ă  se faire une place lĂ  oĂč l’on en a pas, pour dĂ©montrer qu’on a ses chances quand on porte tout en soi, pour s’encombrer de doutes quand la confiance est lĂ , pour prouver un amour Ă  qui n’ouvre pas les bras, pour performer aux jeux de pouvoir quand on n’a pas le gout Ă  ça, pour s’adapter Ă  ce vivezla vie a fond car elle est bien trop courte pour la gacher misslaulau1986. Description : salut a tous bienvenu sur mon blog que je vous laisse decouvrir sans plus attendre Envoyer un message; Offrir un cadeau; Suivre; Bloquer; Choisir cet habillage; Ses Honneurs (2) » Suite. Partage . Tweet; Amis 0; Design by lequipe-skyrock Choisir cet habillage. Signaler un DespensĂ©es en vrac, Ă  l’un des innombrables tournants de l’existence. Un mien camarade qui cherche la sĂ©rĂ©nitĂ© m’a prĂȘtĂ© Petit traitĂ© de l’abandon d’Alexandre Jollien, philosophe et handicapĂ© physique. Ça rejoint un grand nombre de rĂ©flexions que j’ai en ce moment, sur l’acceptation de soi, du handicap, de l’ñge, de BrowseRecommendations; Choice Awards; Genres; Giveaways; New Releases; Genres Vay Tiền TráșŁ GĂłp Theo ThĂĄng Chỉ Cáș§n Cmnd Hỗ Trợ Nợ Xáș„u. LE SALAIRE DE LA VIOLENCE Gunman’s Walk rĂ©alisĂ© par Phil Karlson, disponible en DVD et Combo Blu-ray + DVD le 1er juillet 2022 chez Sidonis Van Heflin, Tab Hunter, Kathryn Grant, James Darren, Mickey Shaughnessy, Robert F. Simon, Edward Platt, Ray Teal.
ScĂ©nario Frank S. Nugent, d’aprĂšs une histoire originale de Ric HardmanPhotographie Charles Lawton George DuningDurĂ©e 1h37Date de sortie initiale 1958LE FILMLee Hackett, rancher brutal, Ă  la limite de la violence, a deux fils qu’il essaie d’éduquer Ă  son image. Il a pleinement rĂ©ussi avec l’aĂźnĂ© d’entre eux, puisque ce dernier est accusĂ© de meurtre. En revanche, le plus jeune prend le contre-pied de son pĂšre, allant jusqu’à ĂȘtre attirĂ© par la sƓur de la victime. Pour Lee, les temps commencent Ă  changer et les deux frĂšres vont devoir s’ avons dĂ©jĂ  dit tout le bien que l’on pensait de Phil Karlson Ă  travers nos chroniques d’On ne joue pas avec le crime – 5 Against the House 1955 et du QuatriĂšme homme – Kansas City Confidential 1952, bon pas celle de Ben 1972, la suite de Willard Daniel Mann, 1971, on vous l’accorde. Mais il s’agit aussi de l’auteur de L’Assaut des jeunes loups – Hornet’s Nest 1970 avec Rock Hudson et Sylva Koscina, Un direct au coeur – Kid Galahad 1962 avec Elvis Presley, Les FrĂšres Rico – The Brothers Rico 1957 avec Richard Conte et adaptĂ© de Georges Simenon, L’Inexorable enquĂȘte – Scandal Sheet 1952 avec Broderick Crawford
on pourrait continuer comme ça longtemps, tant la filmographie de Phil Karlson 1908-1985 regorge de pĂ©pites. TrĂšs prolifique et Ă©clectique, allant jusqu’à tourner 20 films dans les annĂ©es 1940, le rĂ©alisateur connaĂźt rĂ©ellement son heure de gloire la dĂ©cennie suivante, avec une prĂ©dilection pour le film noir. Si les sixties sont sans doute moins marquantes, cela ne l’empĂȘche pas de diriger encore les plus grands acteurs, Richard Widmark, Fredric March, Ben Gazzara, Robert Mitchum, et mĂȘme Dean Martin dans deux de ses quatre aventures de l’agent Matt Helm. Phil Karlson est partout, explore tous les genres, y compris le western, qu’il abordera Ă  une dizaine de reprises, du Gagnant du Kentucky – Black Gold 1947 Ă  La Poursuite des tuniques bleues – A Time for Killing 1967 avec Glenn Ford, en passant par L’Étalon sauvage – Thunderhoof 1948, La RuĂ©e sanglante – They Rode West 1954
Celui qui nous intĂ©resse aujourd’hui s’intitule Le Salaire de la violence – Gunman’s Walk et sera l’avant-derniĂšre incursion du cinĂ©aste dans le Grand Ouest AmĂ©ricain. Et assurĂ©ment l’une de ses meilleures, voire sa plus grande. Western – dit psychologique – inoubliable, Le Salaire de la violence est un opus bouleversant, shakespearien en diable, voire biblique diront certains avec cette relecture d’Abel et CaĂŻn, furieusement pessimiste, d’une impressionnante sĂ©cheresse, dĂ©sespĂ©rĂ©, qui fait penser Ă  La Fureur de vivre –Rebel Without a Cause de Nicholas Ray sorti trois ans auparavant. On termine la projection en larmes et on dĂ©fie quiconque de rĂ©sister Ă  l’intense et extraordinaire prestation de Van Heflin. Continuer la lecture de Test Blu-ray / Le Salaire de la violence, rĂ©alisĂ© par Phil Karlson »7 SECONDES EN ENFER Hour of the Gun rĂ©alisĂ© par John Sturges, disponible en DVD et Combo Blu-ray + DVD le 1er juillet 2022 chez Sidonis James Garner, Jason Robards, Robert Ryan, Albert Salmi, Charles Aidman, Steve Ihnat, Michael Tolan, William Windom.
ScĂ©nario Edward AnhaltPhotographie Lucien BallardMusique Jerry GoldsmithDurĂ©e 1h41Date de sortie initiale 1967LE FILMTombstone, 1881. Le marshal Wyatt Earp et son alliĂ©, le joueur de poker Doc Holliday, sortent victorieux du rĂšglement de compte Ă  Corral. Une victoire qui, au premier, laisse un goĂ»t amer, son frĂšre ayant Ă©tĂ© tuĂ© par l’un des membres du clan tenu d’une main de fer par Ike Clanton. Ivre de vengeance, le marshal entreprend aussitĂŽt une expĂ©dition punitive, accompagnĂ© d’un Doc Holliday aussi dĂ©sabusĂ© que gravement malade
Il y a eu Randolph Scott dans L’Aigle des frontiĂšres – Frontier Marshal 1939 d’Allan Dwan, Henry Fonda dans La Poursuite infernale – My darling Clementine 1946 de John Ford, Will Geer dans Winchester 73 1950 d’Anthony Mann et surtout Burt Lancaster dans RĂšglements de comptes Ă  Corral – Gunfight at Corral 1957 de John Sturges 1910-1992. Ils ont tous campĂ© Wyatt Earp au cinĂ©ma, au mĂȘme titre plus tard que Kevin Costner, Kurt Russell, mais on en oublie volontairement, car la liste ne saurait ĂȘtre exhaustive. Outre John Ford, qui reprendra le personnage dans Les Cheyennes – Cheyenne Autumn 1964 sous les traits de James Stewart, mais dans une apparition secondaire, le rĂ©alisateur revient Ă  Wyatt Earp dans 7 secondes en enfer – Hour of the gun, dix ans aprĂšs RĂšglements de comptes Ă  Corral, en reprenant le rĂ©cit lĂ  oĂč il s’était arrĂȘtĂ©, autrement dit aprĂšs l’affrontement de Wyatt Earp, accompagnĂ© de ses hommes dont Doc Holliday face au clan Clanton. Mais le western a changĂ© en une dĂ©cennie, John Sturges l’a bien compris et il entreprend 7 secondes en enfer avec pour intention de respecter les faits tels qu’ils se sont dĂ©roulĂ©s, en privilĂ©giant la psychologie aux gunfights Ă  outrance, en se focalisant sur la personnalitĂ© trouble et fonciĂšrement ambiguĂ« de Wyatt Earp, loin d’ĂȘtre glorifiĂ© ici et apparaissant mĂȘme comme un type sur le point de basculer dans la folie, profitant de sa condition de marshal pour couvrir ses activitĂ©s illĂ©gales et pour assouvir une vengeance personnelle. Le lĂ©gendaire metteur en scĂšne de Fort Bravo – Escape from Fort Bravo 1953, Un homme est passĂ© – Bad Day at Black Rock 1954, des Sept Mercenaires – The Magnificent Seven 1960 et de La Grande Évasion – The Great Escape 1963 laisse de cĂŽtĂ© toute idĂ©e romantique ou romanesque du personnage aucune romance ici, car aucune femme au gĂ©nĂ©rique, filme la violence de façon sĂšche et brutale et contre toute attente, 7 secondes en enfer prend l’allure d’un vrai film de gangsters et annonce mĂȘme les films de mafieux oĂč tous les coups sont permis entre les deux clans rivaux, qui ont ici comme particularitĂ© d’avoir la loi de leur cĂŽtĂ©. Histoire passionnante, rĂ©alisation carrĂ©e, interprĂ©tation de grande classe James Garner en Wyatt Earp, Jason Robards en Doc Holliday, Robert Ryan en Ike Clanton et score dĂ©mentiel de Jerry Goldsmith, n’en jetez plus, c’est trop de bonheur ! Continuer la lecture de Test Blu-ray / 7 secondes en enfer, rĂ©alisĂ© par John Sturges »PERMIS DE CONSTRUIRE rĂ©alisĂ© par Éric Fraticelli, disponible en DVD le 13 juillet 2022 chez Warner Didier Bourdon, Anne Consigny, Eric Fraticelli, VĂ©ronique Volta, Simon Abkarian, Michel Ferracci, Samuel Torres Bianconi, Didier Ferrari, Philippe Corti, Laurent Gamelon, FrĂ©dĂ©rique Bel
ScĂ©nario Éric Fraticelli & Didier BourdonPhotographie Lubomir BakchevMusique Jean-Pierre Marcellesi & Nicolas ZimakoDurĂ©e 1h29Date de sortie initiale 2022LE FILMDentiste Ă  Paris, Romain vient de perdre son pĂšre qu’il n’a pas vu depuis des annĂ©es. A sa grande surprise, ce dernier lui a laissĂ© un terrain en hĂ©ritage, ainsi qu’une derniĂšre volontĂ© y faire construire la maison oĂč il aurait aimĂ© finir ses jours. Seul problĂšme ce terrain se situe en on ne va pas s’étendre comme d’habitude, cette critique-chronique sera comme qui dirait une rĂ©crĂ©ation estivale, comme l’est d’ailleurs le film qui nous intĂ©ressera ou pas aujourd’hui, Permis de construire. Il s’agit du premier long-mĂ©trage rĂ©alisĂ© par Éric Fraticelli, humoriste et comĂ©dien corse nĂ© en 1969. Alors Ă©tudiant en philosophie, l’appel des planches est finalement plus fort que celui de l’estrade du professeur qu’il se destinait Ă  devenir. Il s’associe avec son pote de lycĂ©e Jacques Leporati, avec lequel il forme le duo Tzek et Pido. AprĂšs s’ĂȘtre produits sur quelques petites scĂšnes corses et de Marignane, le succĂšs arrive et les conduit Ă  la capitale, au mythique Palais des Glaces, puis Ă  l’Olympia, oĂč ils assurent la premiĂšre partie de
Patrick Fiori. Le tandem durera dix ans, puis Éric Fraticelli fait ses dĂ©buts au cinĂ©ma dans L’EnquĂȘte corse, qui cartonne en 2004. La mĂȘme annĂ©e, il participe au Silence d’Orso Miret et Ă  Un long dimanche de fiançailles de Jean-Pierre Jeunet. DĂ©sormais, il n’arrĂȘtera pas de tourner, chez Jean-Paul Rouve dans Sans arme, ni haine, ni violence 2007, chez Pascale Pouzadoux dans De l’autre cĂŽtĂ© du lit 2008
Suivront Vive la France 2013 de MichaĂ«l Youn, La French 2014 de CĂ©dric Jimenez, Marseille 2016 de Kad Merad et Taxi 5 de Franck Gastambide
En 2009, il joue dĂ©jĂ  avec Didier Bourdon dans Bambou, rĂ©alisĂ© par ce dernier. Plus de dix ans aprĂšs, les deux hommes Ă©crivent et tiennent le haut de l’affiche de Permis de construire, qui aurait pu ĂȘtre aussi intitulĂ© Bienvenue chez les corses. Car impossible de ne pas penser au film de Dany Boon, tant on y retrouve les mĂȘmes ingrĂ©dients, les personnages que tout oppose et qui vont Ă©videmment devenir amis, le dĂ©calage culturel, etc
La recette est connue, le cahier des charges Ă©limĂ© jusqu’à la moelle
mais ça passe, car les acteurs sont chouettes, les paysages superbes et Éric Fraticelli n’omet pas l’émotion. Ne vous attendez surtout pas Ă  la comĂ©die française de l’annĂ©e, mais au moins celle-ci vous fera rire, ce qui n’est pas forcĂ©ment le cas avec les autres
 Continuer la lecture de Test DVD / Permis de construire, rĂ©alisĂ© par Éric Fraticelli »HÉROS OU SALOPARDS Breaker’ Morant rĂ©alisĂ© par Bruce Beresford, disponible en Combo Blu-ray + DVD + Livret le 11 aoĂ»t 2022 chez Rimini Edward Woodward, Jack Thompson, John Waters, Bryan Brown, Charles Tingwell, Terence Donovan, Vincent Ball, Ray Meagher
ScĂ©nario Jonathan Hardy, David Stevens & Bruce Beresford, d’aprĂšs la piĂšce de Kenneth G. RossPhotographie Donald McAlpineDurĂ©e 1h43Date de sortie initiale 1980LE FILMAu dĂ©but du XXĂšme siĂšcle, en Afrique du Sud, la guerre des Boers oppose les Britanniques aux ascendants des colons hollandais et allemands. Trois soldats appartenant au contingent australien, sous les ordres de l’état-major anglais, sont accusĂ©s d’avoir tuĂ© des prisonniers Boers. Le procĂšs permet de revivre l’enchaĂźnement des que vous pouvez nous citer au moins trois films rĂ©alisĂ©s par Bruce Beresford ? Difficile non ? Le premier qui vient immĂ©diatement Ă  l’esprit, et encore rares sont ceux qui pourront mettre un nom sur son rĂ©alisateur, est indĂ©niablement Miss Daisy et son chauffeur – Driving miss Daisy, quatre Oscars Meilleurs film, actrice, scĂ©nario adaptĂ© et maquillages en 1990, trois Golden Globes, un BAFTA, cent millions de dollars de recette sur le sol amĂ©ricain pour un petit budget de 7 millions
un phĂ©nomĂšne. Cela devient plus compliquĂ© aprĂšs pour en trouver un second
alors imaginez trois
On connaĂźt ses films, sans forcĂ©ment savoir que Bruce Beresford nĂ© en 1940 en est le metteur en scĂšne. On peut citer en vrac Le Contrat – The Contract 2006, thriller mollasson avec Morgan Freeman et John Cusack, Double jeu – Double Jeopardy avec Tommy Lee Jones et Ashely Judd, succĂšs commercial de l’annĂ©e 1999 qui n’a laissĂ© aucun souvenir, Evelyn 2002 et Mister Johnson 1990, deux opus passĂ©s sous les radars avec Pierce Brosnan, un autre avec Sean Connery en 1994 Un Anglais sous les tropiques – A Good Man in Africa et DerniĂšre Danse – Last Dance 1996 avec Sharon Stone qui entamait l’impressionnante dĂ©gringolade de sa carriĂšre. Pourtant, en creusant un peu sa filmographie, deux Ɠuvres se distinguent nettement. Le superbe Tendre Bonheur – Tender Mercies qui vaudra Ă  Robert Duvall l’Oscar du meilleur acteur en 1984, et surtout HĂ©ros ou Salopards – Breaker’ Morant, qui s’il n’a pas Ă©tĂ© un hit retentissant au box-office, a nĂ©anmoins tout raflĂ© sur son passage, un Oscar celui du Meilleur scĂ©nario, dix Australian Film Institute l’équivalent des Oscars Australiens et le Prix du Meilleur Second RĂŽle Masculin au Festival de Cannes en 1980 pour Jack Thompson. Ce septiĂšme long-mĂ©trage de Bruce Beresford, tirĂ© d’une histoire vraie, demeure un des joyaux du cinĂ©ma australien du dĂ©but des annĂ©es 1980, dont l’impact rĂ©vĂ©lera le cinĂ©aste et son casting sur la scĂšne internationale, dont le merveilleux Bryan Brown. Un chef d’oeuvre coup de poing, formidablement Ă©crit quels dialogues ! et magistralement photographiĂ© par Donald McAlpine Patrick, Predator, La ManiĂšre forte, L’Homme sans visage, Moulin Rouge, qui n’a rien perdu de sa force plus de quarante ans aprĂšs sa sortie. Continuer la lecture de Test Blu-ray / HĂ©ros ou Salopards, rĂ©alisĂ© par Bruce Beresford »CHARLIE MON HÉROS All Dogs Go to Heaven rĂ©alisĂ© par Don Bluth, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 6 juillet 2022 chez Rimini Burt Reynolds, Dom DeLuise, Judith Barsi, Melba Moore, Charles Nelson Reilly, Vic Tayback, Rob Fuller, Anna Manahan, Loni Anderson, Ken Page, Godfrey Quigley
ScĂ©nario Don Bluth, Ken Cromar, Gary Goldman, Larry Leker, Linda Miller, Monica Parker, John Pomeroy, Guy Shulman, David J. Steinberg, David N. WeissMusique Ralph BurnsDurĂ©e 1h21Date de sortie initiale 1989LE FILMCharlie, un chien un rien roublard, est assassinĂ© par le gangster Carcasse. Il n’a jamais fait grand-chose de bien au cours de sa vie, mais il est pourtant acceptĂ© au paradis des chiens. DĂ©cidĂ© Ă  se venger, Charlie trouve le moyen de ressusciter et de revenir sur Terre. Mais il va devoir choisir continuer Ă  vivre comme avant ou venir en aide Ă  Anne-Marie, une orpheline poursuivie par et le secret de NIMH 1982, Fievel et le Nouveau Monde 1986 et Le Petit dinosaure et la vallĂ©e des merveilles 1988 ont Ă©tĂ© de trĂšs grands succĂšs pour Don Bluth nĂ© en 1937, transfuge des studios Disney oĂč il aura officiĂ© pendant prĂšs d’une dizaine d’annĂ©es, en oeuvrant sur Robin des Bois ou bien encore Rox et Rouky, qui a trĂšs longtemps placĂ© en digne hĂ©ritier de l’ami Walt, mais aussi en concurrent direct des productions Disney. En novembre 1989, Charlie, mon hĂ©ros connaĂźt un certain revers au box-office. Si les rĂ©sultats ne sont pas catastrophiques le film rapporte 27 millions aux Etats-Unis pour un budget de 13 millions, ils sont loin d’égaler ceux des deux prĂ©cĂ©dents. Cette fois, sa Ă© avec La Petite SirĂšne de John Musker et Ron Clements, sortie deux jours plus tard sur les Ă©crans amĂ©ricains, ne fera pas Ă  un pli, puisque le 36e long-mĂ©trage d’animation des studios Disney engrangera de son cĂŽtĂ© prĂšs de 200 millions de billets verts, ce qui n’était plus arrivĂ© Ă  l’empire Mickey depuis Les Aventures de Bernard et Bianca, sur lequel avait aussi travaillĂ© Don Bluth. Le temps a fait son office, rapidement d’ailleurs, car Charlie mon hĂ©ros a bĂ©nĂ©ficiĂ© d’une exploitation triomphale en VHS, entraĂźnant une suite en DTV, une sĂ©rie d’animation tĂ©lĂ©visĂ©e et mĂȘme un tĂ©lĂ©film de NoĂ«l. Pourtant, rĂ©trospectivement, All Dogs Go to Heaven est loin d’ĂȘtre l’opus de son auteur auquel on pense instantanĂ©ment. En fait, on n’a de cesse de redĂ©couvrir ce pastiche des films de gangsters et de mafia, oĂč les chiens errants font leurs petites affaires dans le dos des humains, pour la premiĂšre fois bien prĂ©sents dans une Ɠuvre de Don Bluth, en particulier une petite fille adorable qui rĂ©pond au doux nom d’Anne-Marie. D’une Ă©tonnante maturitĂ©, dans le sens oĂč les situations, la motivation des protagonistes et mĂȘme les dialogues dĂ©tonnent pour un divertissement dit familial, Charlie mon hĂ©ros est un bijou menĂ© Ă  cent Ă  l’heure, magnifiquement rĂ©alisĂ©, drĂŽle, Ă©mouvant et incitant Ă  la rĂ©flexion sur la notion du bien et du mal. À savourer sans plus tarder avec votre progĂ©niture. Continuer la lecture de Test Blu-ray / Charlie mon hĂ©ros, rĂ©alisĂ© par Don Bluth »SLUMBER PARTY MASSACRE rĂ©alisĂ© Danishka Esterhazy, disponible en DVD et Blu-ray le 1er juillet 2022 chez Rimini Hannah Gonera, Frances Sholto-Douglas, Mila Rayne, Alex McGregor, Reze-Tiana Wessels, Rob van Vuuren, Jennifer Steyn, Schelaine Bennett
ScĂ©nario Suzanne KeillyPhotographie Trevor CalverleyMusique Andries SmitDurĂ©e 1h26Date de sortie initiale 2021LE FILMDana et ses amies sont en route pour une inoubliable soirĂ©e pyjama. Mais un problĂšme de voiture les oblige Ă  passer la nuit dans une cabane isolĂ©e, oĂč leur petite fĂȘte pourrait bien se transformer en terrifiant cauchemar. En effet, un tueur armĂ© d’une perceuse rĂŽde alentour
 Et si tout cela ne devait rien au hasard ?Si la franchise Slumber Party Massacre est trĂšs connue aux États-Unis, en France c’est une autre histoire. En fait, il existe plusieurs sagas du mĂȘme acabit, sorties en parallĂšle et toutes produites par le nabab Roger Corman 96 ans cette annĂ©e, toujours actif, Sorority House Massacre et Cheerleader Massacre, avec comme personnages principaux quelques jeunes donzelles du lycĂ©e ou du campus, rĂ©unies dans leur dortoir ou pour une soirĂ©e pyjama dans un lieu forcĂ©ment Ă©loignĂ©, paumĂ© dans la vĂ©gĂ©tation luxuriante, si possible au bord d’un lac. À la base, il y a trois opus Slumber Party Massacre, le premier FĂȘte sanglante ayant connu un beau succĂšs dans les salles en 1982 malgrĂ© une exploitation limitĂ©e, rapportant prĂšs de 4 millions de dollars pour un budget initial de billets verts, avant de connaĂźtre deux suites sorties directement en vidĂ©o. 2021, voici venu un remake-suite-reboot, sobrement intitulé bah Slumber Party Massacre, titre auquel a Ă©tĂ© ajoutĂ© un New Gen dans nos contrĂ©es, mis en scĂšne par Danishka Esterhazy, rĂ©alisatrice canadienne remarquĂ©e en 2018 avec l’étonnant Level 16 et la sĂ©rie Vagrant Queen, qui s’empare de tous les clichĂ©s du genre et s’en amuse en les passant Ă  la sauce fĂ©ministe, avec une extrĂȘme gĂ©nĂ©rositĂ© en hĂ©moglobine. On ne s’y attendait pas, mais bonne surprise que cette comĂ©die horrifique ! Continuer la lecture de Test Blu-ray / Slumber Party Massacre, rĂ©alisĂ© par Danishka Esterhazy »LE TEST rĂ©alisĂ© par Emmanuel Poulain-Arnaud, disponible en DVD depuis le 11 mai 2022 chez Apollo Alexandra Lamy, Philippe Katerine, Matteo Perez, Joaquim Fossi, ChloĂ© Barkoff-Gaillard, Pablo Cobo, Lucile Jaillant, Louvia Bachelier
ScĂ©nario Emmanuel Poulain-Arnaud & NoĂ© DebrĂ©, d’aprĂšs une histoire originale de Thibault VanhullePhotographie Thomas RamesMusique Julien GlabsDurĂ©e 1h16Date de sortie initiale 2021LE FILMAnnie Castillon est heureuse. Sa vie conjugale avec Laurent est un exemple d’harmonie. Ses deux grands, Maximilien et CĂ©sar, sont des garçons brillants et sensibles. Et Poupi, sa jeune ado, l’épaule sans jamais se plaindre dans l’éducation d’Antoine, le petit dernier. Un week-end comme tous les autres, la dĂ©couverte d’un test de grossesse positif dans la salle de bain va enrayer la belle avions dĂ©couvert le rĂ©alisateur Emmanuel Poulain-Arnaud avec son formidable premier long-mĂ©trage Les Cobayes, avec Thomas Ngijol et Judith Chemla, un des films les plus originaux sortis en DVD au dĂ©but de l’annĂ©e chez Metropolitan VidĂ©o. Sur cette Ă©dition, se trouvaient deux courts-mĂ©trages tout aussi prometteurs, La Couille 2015 et The Villa 2018, qui posaient dĂ©jĂ  les bases d’un univers singuliers et dĂ©voilaient un humour percutant doublĂ© d’une rĂ©elle sensibilitĂ© d’auteur. Emmanuel Poulain-Arnaud transforme ce coup d’essai avec Le Test, son deuxiĂšme long-mĂ©trage donc, portĂ© par une impĂ©riale Alexandra Lamy, au firmament de son talent, de son charisme et de sa beautĂ©. Comme nous le dĂ©clarions au moment de la sortie dans les bacs du Sens de la famille de Jean-Patrick Benes, d’AprĂšs moi le bonheur de Nicolas Cuche et de 7 jours pas plus HĂ©ctor Cabello Reyes, sans oublier Belle-fille de MĂ©liane Marcaggi et le gĂ©nial Tout le monde debout de Franck Dubosc, la comĂ©dienne mĂ©rite tous les louanges et celle-ci trĂŽne une fois de plus sur un casting composĂ© de Philippe Katerine et de jeunes comĂ©diens tous fabuleux. 75 minutes montre en main, on ressort avec une pĂȘche immense du Test, aussi revigorĂ© qu’ému d’ailleurs. Un vrai et grand coup de coeur. Continuer la lecture de Test DVD / Le Test, rĂ©alisĂ© par Emmanuel Poulain-Arnaud »PRESQUE rĂ©alisĂ© par Bernard Campan & Alexandre Jollien, disponible en DVD le 1er juin 2022 chez Apollo Bernard Campan, Alexandre Jollien, Tiphaine Daviot, Julie-Anne Roth, La Castou, Marie Benati, Marilyne Canto, Anne-ValĂ©rie Payet
ScĂ©nario Bernard Campan, Alexandre Jollien & HĂ©lĂšne GrĂ©millonPhotographie Christophe OffensteinMusique Niklas PaschburgDurĂ©e 1h28Date de sortie initiale 2022LE FILMLouis, croque-mort, rencontre Igor, une personne handicapĂ©e, aprĂšs un accident de la route. Par un concours de circonstances, ils dĂ©cident d’effectuer un road trip dans un corbillard contenant la dĂ©pouille de Madeleine, partant de Lausanne pour aller jusque dans le sud de la ne peut pas nier une impression de dĂ©jĂ  vu, un mix entre Le HuitiĂšme jour de Jaco van Dormael et Grand froid de GĂ©rard Pautonnier. Presque est un projet personnel, coĂ©crit avec la femme de lettres HĂ©lĂšne GrĂ©millon, interprĂ©tĂ© et corĂ©alisĂ© par Bernard Campan et Alexandre Jollien, amis depuis une vingtaine d’annĂ©es, rĂ©unis par leur passion de la philosophie. S’il avait signĂ© la mise en scĂšne des Trois FrĂšres Le Retour avec Didier Bourdon en 2014, l’Inconnu ne s’était pas livrĂ© » ainsi devant et derriĂšre la camĂ©ra depuis 2007 avec La Face cachĂ©e, auquel Alexandre Jollien avait dĂ©jĂ  participĂ© Ă  l’écriture, qui parlait de l’alcoolisme de son Ă©pouse, Ă©galement le sujet du Dernier pour la route de Philippe Godeau par ailleurs producteur de Presque oĂč il apparaissait aux cĂŽtĂ©s de François Cluzet et MĂ©lanie Thierry. Dans Presque, il se retrouve face au suisse Alexandre Jollien, spĂ©cialiste de philosophie grecque, handicapĂ© de son Ă©tat, cĂ©lĂšbre depuis son premier ouvrage Éloge de la faiblesse paru en 1999, adaptĂ© et mis en scĂšne dans les annĂ©es 2000, suivi du Philosophie nu. Presque est comme qui dirait une ode Ă  leur amitiĂ©, mais aussi un Ă©loge de la diffĂ©rence, du vivre-ensemble, de la libertĂ©, oĂč l’alchimie des comĂ©diens est Ă©clatante et leur plaisir Ă  se donner la rĂ©plique contagieux. Le scĂ©nario rĂ©serve finalement peu de surprises, mais on se laisse porter par la bonne humeur, la simplicitĂ© de ce tout petit film, sans pathos, et l’excellence de ses interprĂštes. Continuer la lecture de Test DVD / Presque, rĂ©alisĂ© par Bernard Campan & Alexandre Jollien »LES TUEURS DE LA LUNE DE MIEL The Honeymoon Killers rĂ©alisĂ© par Leonard Kastle, disponible en DVD et Blu-ray, depuis le 25 novembre 2021 chez BQHL Shirley Stoler, Tony Lo Bianco, Dorothy Duckworth, Doris Roberts, Marilyn Chris, Mary Jane Higbee, Kip McArdle, Barbara Cason
ScĂ©nario Leonard KastlePhotographie Oliver WoodMusique Gustav MalherDurĂ©e 1h47Date de sortie initiale 1970LE FILMMartha Beck n’est qu’une inoffensive infirmiĂšre aux formes gĂ©nĂ©reuses. Du moins jusqu’au jour oĂč elle rĂ©pond Ă  l’annonce matrimoniale des CƓurs solitaires » de Raymond Fernandez, gigolo et arnaqueur au mariage. DĂ©sormais insĂ©parables, liĂ©s par la mĂȘme passion subversive, ils Ă©cument les États-Unis, piĂšgent veuves et femmes seules pour les voler d’abord. Les assassiner sauvagement Tueurs de la lune de miel – The Honeymoon Killers est inspirĂ© d’un fait divers, d’une histoire vraie, d’un couple authentique. Raymond Martinez Fernandez et Martha Beck. L’homme d’origine hispanique rencontre Martha Beck par l’intermĂ©diaire d’une petite annonce, auxquelles il prend l’habitude de rĂ©pondre, Ă©crites par quelques vieilles filles toujours Ă  la recherche du prince charmant. Cela devient un rituel, Raymond dĂ©marre une correspondance, puis donne rendez-vous Ă  un coeur Ă  prendre », puis, l’alcool aidant, parvient Ă  se rendre chez la victime pour ensuite dĂ©rober leur argent et leurs biens, mais cela peut mĂȘme lui arriver d’épouser sa proie et de prendre du bon temps aux frais de la princesse, avant de dĂ©guerpir. 1947, Fernandez et Beck entrent en collision. Cette derniĂšre est atteinte d’un dĂ©rĂšglement hormonal depuis son enfance et souffre de ce fait d’un surpoids consĂ©quent, la renfermant sur elle-mĂȘme. Elle devient infirmiĂšre, ne pense qu’à son travail la journĂ©e, puis rentre chez elle oĂč elle s’évade en lisant des romans sentimentaux
Un jour, elle publie une annonce
leur rencontre aboutira Ă  l’assassinat d’une vingtaine de femmes entre 1947 et 1949. Ce rĂ©cit influencera le cinĂ©ma et la tĂ©lĂ©vision, Les Tueurs de la lune de miel Ă©tant la premiĂšre adaptation et restera d’ailleurs le seul et unique long-mĂ©trage de Leonard Kastle. En effet, dramaturge, chef d’orchestre et compositeur d’opĂ©ra avant tout, il se retrouve Ă  la barre des Tueurs de la lune de miel, par accident en fait, Ă©tant devenu ami avec le producteur Warren Steibel, qui s’était chargĂ© prĂ©cĂ©demment de la diffusion d’opĂ©ras mis en scĂšne par Leonard Kastle. Ce dernier se voit confier par Streibel de rĂ©aliser des recherches sur l’histoire Fernandez-Beck, Ă  partir des archives judiciaires du tribunal du Bronx. Un rĂ©alisateur est engagé il s’agit de Martin Scorsese, remarquĂ© avec Who’s That Knocking at My Door. Le tournage commence, mais trouvant que ce type de 26 ans perd trop de temps sur quelques plans inutiles » et des inserts, le jeune Scorsese est congĂ©diĂ© une semaine seulement aprĂšs le dĂ©but des prises de vue pour divergences artistiques avec la production ». C’est donc lĂ  qu’intervient Leonard Kastle, catapultĂ© derriĂšre la camĂ©ra du jour au lendemain, heureusement solidement Ă©paulĂ© par le directeur de la photographie Oliver Wood. Échec commercial, mais soutenu par une critique trĂšs positive, surtout en Europe oĂč François Truffaut, Marguerite Duras et Michelangelo Antoniono le couvrent d’éloges, Les Tueurs de la lune de miel est devenu une rĂ©fĂ©rence du thriller centrĂ© sur les tueurs en sĂ©rie. Sa sĂ©cheresse de ton, ses partis pris documentaires, sa beautĂ© plastique et l’excellence de ses deux tĂȘtes d’affiche Shirley Stoler et Tony Lo Bianco ont ensuite trĂšs largement contribuĂ© Ă  la pĂ©rennitĂ© de ce dĂ©sormais film culte. Continuer la lecture de Test Blu-ray / Les Tueurs de la lune de miel, rĂ©alisĂ© par Leonard Kastle »TU FAIS PAS LE POIDS, SHÉRIF ! Smokey and the Bandit II rĂ©alisĂ© par Hal Needham, disponible en DVD et Blu-ray, depuis le 17 fĂ©vrier 2022 chez BQHL Burt Reynolds, Sally Field, Jerry Reed, Paul Williams, Pat McCormick, Dom DeLuise, David Huddleston
ScĂ©nario Jerry Belson & Brock Wates, d’aprĂšs une histoire originale de Hal Needham, Michael Kane & Robert L. LevyPhotographie Michael C. ButlerMusique Snuff GarrettDurĂ©e 1h41Date de sortie initiale 1980LE FILMAu Texas, Big Enos brigue le poste de gouverneur. Cependant, John Conn, son adversaire, n’a pas l’intention de se laisser distancer. Pour ridiculiser son rival, Big Enos imagine un plan diabolique. Il s’agit de convaincre Bandit de convoyer une femelle Ă©lĂ©phant enceinte, jusqu’à la convention rĂ©publicaine de Miami et ce, pour un salaire de vous ĂȘtes le seul film Ă  avoir su concurrencer Star Wars en 1977, forcĂ©ment l’idĂ©e de faire une suite vous trotte dans la tĂȘte ! Un peu plus de trois ans aprĂšs le premier opus, dĂ©boule sur les Ă©crans amĂ©ricains Tu fais pas le poids, shĂ©rif !, ou tout simplement Smokey and the Bandit II en version originale. On prend les mĂȘmes et on recommence devant et derriĂšre la camĂ©ra, autrement dit Hal Needham Ă  rĂ©alisation, Burt Reynolds, Sally Field, Jackie Gleason, Paul Williams, Pat McCormick et Mike Henry au casting. Mais le rĂ©sultat n’est pas Ă  la hauteur des espĂ©rances, on dĂ©chante mĂȘme trĂšs rapidement devant la paresse d’un scĂ©nario qui se contente de reprendre des Ă©lĂ©ments du volet prĂ©cĂ©dent, sans aucune imagination. LĂ  oĂč Cours aprĂšs moi, shĂ©rif ! parvenait Ă  maintenir l’attention durant 90 minutes, pied au plancher, dans une course-poursuite quasi-ininterrompue, Tu fais pas le poids, shĂ©rif ! ne cesse de caler, d’avancer par Ă -coups, sans jamais retrouver la magie du film original. Si tout le monde semble ĂȘtre heureux de se rĂ©unir mĂȘme si Burt Reynolds avouera qu’Universal l’a poussĂ© Ă  le faire pour des raisons purement lucratives, les spectateurs risquent de trouver le temps long de leur cĂŽtĂ©, ce qui avait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© le cas en 1980, puisque les rĂ©sultats au box-office n’auront pas Ă©tĂ© aussi enthousiasmants », avec 66 millions de dollars de recette, soit prĂšs de 230 millions de dollars aujourd’hui. Un Ă©norme succĂšs tout de mĂȘme, mais celles et ceux qui s’attendaient Ă  dĂ©couvrir une nouvelle comĂ©die d’action, seront sans doute déçus en se retrouvant plutĂŽt face Ă  Burt Reynolds en prise avec
un Ă©lĂ©phant
Quelques bons moments, mais rien de vĂ©ritablement marquant. Continuer la lecture de Test Blu-ray / Tu fais pas le poids, shĂ©rif !, rĂ©alisĂ© par Hal Needham » Je reproduis ici un cours que j’ai prĂ©parĂ© il y a quelques annĂ©es sur la question du handicap et de la diffĂ©rence, Ă  partir de la lecture de L’éloge de la faiblesse, premier ouvrage d’Alexandre Jollien, philosophe suisse qui puise dans la philosophie antique une inspiration continue. Il est un exemple vivant de la pertinence de la philosophique antique, et de son utilitĂ© pour affronter les Ă©preuves, en particulier celle du handicap. Ce cours a Ă©tĂ© conçu pour des Ă©lĂšves en Ă©cole de culture gĂ©nĂ©rale et de commerce, et notamment pour des Ă©lĂšves ayant choisi l’option socio-Ă©ducative, c’est-Ă -dire des Ă©lĂšves de 16-18 ans qui ont travaillĂ© et qui travailleront probablement par la suite dans le domaine social, avec des enfants, des adolescents en difficultĂ©, des handicapĂ©s ou encore des personnes ĂągĂ©es. Dans ce contexte, l’objectif de ce cours est de prendre conscience de la notion de diffĂ©rence, et de rĂ©flĂ©chir Ă  diffĂ©rentes attitudes morales Ă  l’égard de la diffĂ©rence et du handicap. L’objectif est Ă©galement de dĂ©velopper l’empathie et le respect de l’autre. Le cours est basĂ© sur la lecture de l’Eloge de la faiblesse, ouvrage Ă©crit par Alexandre Jollien en 1999. Pour mieux comprendre sa pensĂ©e, je me rĂ©fĂšre Ă©galement aux diffĂ©rentes chroniques qu’il a Ă©crites dans diffĂ©rentes revues, et qui sont disponibles sur son site internet. Il existe Ă©galement, disponibles sur internet, quelques Ă©missions de tĂ©lĂ©vision dans lesquelles on voit Alexandre Jollien s’exprimer plus ou moins longuement par exemple Les grands entretiens » de la RTS. Finalement, en Ă©cho au discours d’Alexandre Jollien, la lecture de Vivre Ă  corps perdu, de Robert Murphy, est trĂšs intĂ©ressante, et rejoint en de nombreux points les rĂ©flexions d’Alexandre Jollien. Qui est Alexandre Jollien? Ecrivain et philosophe suisse, handicapĂ© de naissance, il a vĂ©cu 17 ans dans une institution pour personnes infirmes moteur cĂ©rĂ©bral. Dans son ouvrage, Ă  travers un dialogue fictif avec le personnage de Socrate, il raconte et analyse les annĂ©es passĂ©es dans cette institution, ainsi que son combat pour Ă©chapper au destin qui lui Ă©tait promis, le destin d’un rouleur de cigares. DĂšs les premiĂšres pages, il revient sur sa naissance et son handicap, dĂ©crivant, selon ses propres mots, l’étrange crĂ©ature que je suis » Eloge de la faiblesse, Marabout, 2011, p. 23. Voici les termes qu’il utilise pour se dĂ©crire O bon Socrate, j’étais tellement diffĂ©rent des autres je ne marchais pas du tout. Je m’exprimais bizarrement. La prĂ©cision de mes mouvements laissait Ă  dĂ©sirer. Somme toute, je n’étais vraiment pas normal » A. Jollien, Eloge de la faiblesse, p. 23. DiffĂ©rent, bizarre, Ă©trange, voilĂ  comment Alexandre Jollien se dĂ©crit lui-mĂȘme. Mais il utilise Ă©galement un terme sur lequel Socrate aimerait s’attarder il dit n’ĂȘtre vraiment pas normal ». Il ne marche pas normalement, il ne parle pas normalement, il ne bouge pas normalement, etc. Mais qu’est-ce que cela veut dire, normalement »? Qu’est-ce que la normalitĂ©? Qu’est-ce que cela signifie ĂȘtre normal »? Qu’est-ce que la normalitĂ©? A l’aide de quelques images, et d’une courte vidĂ©o, j’aimerais rĂ©flĂ©chir dans un premier temps sur la notion de normalitĂ©. Peut-on dĂ©finir la normalitĂ©? Comment dĂ©finir la norme? A la demande de Socrate, Alexandre Jollien dĂ©finit ainsi ce qui est normal qui est conforme Ă  la majoritĂ© ou Ă  la moyenne des cas ou des usages; ce qui est habituel, familier » Eloge de la faiblesse, p. 25. Alexandre Jollien dĂ©finit ainsi la norme ou ce qui est normal comme ce qui correspond Ă  la moyenne, Ă  ce que la majoritĂ© des gens font ou Ă  ce que la majoritĂ© des gens sont. Par exemple, il est normal de marcher ou de parler lorsqu’on est un ĂȘtre humain, car la majoritĂ© des ĂȘtres humains marchent et parlent. Certes, il y a des exceptions, mais c’est la norme, et en ce sens, les handicapĂ©s physiques, qui ne peuvent pas marcher ou ne marchent pas correctement comme Alexandre Jollien, qui ne peuvent pas parler ou ne parlent pas correctement comme Alexandre Jollien, ces handicapĂ©s ne sont pas normaux. Une personne est anormale dĂšs lors qu’elle diffĂšre de la moyenne, dĂšs lors qu’elle s’éloigne, plus ou moins, de ce que la majoritĂ© des gens sont ou font. On remarque dans cette dĂ©finition la relativitĂ© de la normalitĂ© ou anormalitĂ©. On est normal ou anormal par rapport Ă  la majoritĂ© ou la moyenne, c’est-Ă -dire par rapport aux autres. Soit on leur ressemble, et dans ce cas on est considĂ©rĂ© comme normal, soit on est diffĂ©rent, et dans ce cas on est considĂ©rĂ© comme anormal. Ce qui dĂ©termine ma normalitĂ© ou mon anormalitĂ©, c’est la diffĂ©rence par rapport aux autres. Si la diffĂ©rence est trop grande, je suis considĂ©rĂ© comme anormal. Normal qui est conforme Ă  la majoritĂ© ou Ă  la moyenne des cas ou des usages; ce qui est habituel, familier » Eloge de la faiblesse, p. 25. Mais si l’on s’intĂ©resse maintenant Ă  ces deux enfants, dont la couleur de peau est diffĂ©rente. Lequel des deux enfants est-il normal? Quelle est la norme, dans ce cas? A quels autres » va-t-on pouvoir se rĂ©fĂ©rer pour juger si ces enfants sont normaux? A la fin de l’Eloge de la faiblesse, Alexandre Jollien revient sur sa premiĂšre dĂ©finition de la normalitĂ© pour la complĂ©ter. En effet, on ne peut pas dĂ©finir ce qui est normal ou non de maniĂšre absolue, sans tenir compte du contexte dans lequel vit l’individu . Ainsi, en ce qui concerne la couleur de peau, le garçon de gauche sera considĂ©rĂ© comme normal, c’est-Ă -dire proche de la majoritĂ© ou de la moyenne, dans tel ou tel pays europĂ©en. Par contre, c’est le garçon de droite qui sera considĂ©rĂ© comme normal dans telle ou telle rĂ©gion du continent africain, par exemple. Il est donc difficile de dĂ©finir l’anormalitĂ© exclusivement par rapport Ă  la conformitĂ© aux rĂšgles d’une et une seule sociĂ©tĂ©, car celles-ci peuvent varier » Eloge de la faiblesse, p. 94. Comme le montre l’image ci-dessus, la normalitĂ© est relative. Plus prĂ©cisĂ©ment, elle est relative au contexte dans lequel nous vivons. Ce qui est normal dans un pays ou dans une culture est tout Ă  fait anormal dans un autre pays ou une autre culture Il est donc difficile de dĂ©finir l’anormalitĂ© exclusivement par rapport Ă  la conformitĂ© aux rĂšgles d’une et une seule sociĂ©tĂ©, car celles-ci peuvent varier » Eloge de la faiblesse, p. 94. C’est la relativitĂ© de ce que l’on considĂšre comme normal » ou anormal » que cette image et la vidĂ©o que je vais vous montrer maintenant veulent mettre en avant. Cette vidĂ©o intitulĂ©e Et si ta normalitĂ© Ă©tait un handicap » met en scĂšne une personne considĂ©rĂ©e comme normale », c’est-Ă -dire sans handicap particulier, et qui, placĂ©e dans un contexte oĂč la majoritĂ© des personnes sont handicapĂ©es, se retrouve elle-mĂȘme en situation de handicap. Sa normalitĂ© » devient un handicap dans un environnement oĂč tout est prĂ©vu pour des personnes handicapĂ©es. C’est-Ă -dire que dans ce contexte, les handicapĂ©s sont les personnes normales », et la personne non-handicapĂ©e est anormale ». Pour conclure sur cette notion de normalitĂ© et de norme, on voit donc que la norme est variable, car elle est relative au contexte dans lequel on se situe. En effet, on n’est anormal que par rapport Ă  une norme. Or, cette norme change, varie, d’une sociĂ©tĂ© Ă  l’autre. VoilĂ  pourquoi Alexandre Jollien conclut son dialogue sur une absence de rĂ©ponse Ă  la question finale de Socrate, qui voudrait qu’Alexandre lui prouve qu’il est normal Eloge de la faiblesse, p. 95 – Alexandre, oĂč est prĂ©cisĂ©ment la frontiĂšre entre anormalitĂ© et normalitĂ©? – Je dois t’avouer que je l’ignore. – Alexandre, j’ai une idĂ©e. AprĂšs cela, nous serons fixĂ©s sur la normalitĂ©. OĂč que je me rende, en quelque situation que je me trouve, tout le monde me considĂšre comme un marginal, un anormal, et me traite comme tel. Pourtant, je marche droit, je respecte les lois
 Prouve-moi, dĂ©montre-moi que je suis, en tout point, tout Ă  fait normal! [Mutisme d’Alexandre] L’incapacitĂ© d’Alexandre Jollien Ă  prouver la normalitĂ© de Socrate montre la difficultĂ© voire l’impossibilitĂ© qu’il y a Ă  dĂ©finir ce qui est normal ou non. Mais au-delĂ  de cette difficultĂ©, c’est le danger d’une telle catĂ©gorisation que le philosophe dĂ©nonce. Le regard de l’autre du handicap physique au handicap social Quels sont les effets de la distinction normal/anormal? Pour mieux comprendre le danger d’une telle distinction, il faut comprendre l’influence que le regard de l’autre peut avoir sur moi. Pour cela, je vous propose de lire un passage de l’Eloge de la faiblesse, dans lequel Alexandre Jollien raconte comment il a appris Ă  faire du vĂ©lo. – Un matin, me rendant Ă  l’école de commerce, plein d’envie, je regardais les cyclistes me dĂ©passer. Je conçus bientĂŽt un projet. Les potentialitĂ©s immenses qu’offrait un tel engin m’intĂ©ressaient assurĂ©ment. – Ne m’as-tu pas dit que tu tenais Ă  peine debout? – Le mĂ©decin me fit Ă©videmment la mĂȘme remarque et dĂ©crĂ©ta le vĂ©lo “impossible“. J’informai, malgrĂ© tout, mon pĂšre de mon intention tĂ©mĂ©raire
 puis aprĂšs d’ultimes prĂ©paratifs, je programmai l’expĂ©dition. Avec force jurons et aprĂšs de longues heures d’entraĂźnement risibles, j’étais enfin parĂ© pour de nouvelles aventures. Au mĂ©pris du diagnostic mĂ©dical je parvins Ă  tenir sur deux roues. 
 – As-tu constatĂ© que tu devais non seulement braver la difficultĂ©, mais aussi les a priori que nous projetons sur la rĂ©alitĂ©? – D’oĂč mon intĂ©rĂȘt pour la philosophie. Je devais m’armer pour combattre toutes les Ă©tiquettes que, sans cesse, on nous collait. Eloge de la faiblesse, p. 35-36 Face Ă  un problĂšme, en l’occurrence, apprendre Ă  faire du vĂ©lo, Alexandre Jollien rencontre un certain nombre de difficultĂ©s. Cet Ă©pisode montre les deux sources de difficultĂ© auxquelles doit faire face un handicapĂ© au quotidien 1° Les difficultĂ©s viennent tout d’abord de son handicap physique, puisque la coordination des mouvements requise pour faire du vĂ©lo n’est pas parfaitement maĂźtrisĂ©e par Alexandre Jollien. 2° Mais Ă  ces difficultĂ©s liĂ©es directement au handicap physique s’ajoute une difficultĂ© supplĂ©mentaire. En effet, les a priori du mĂ©decin qu’Alexandre doit combattre rendent plus difficile l’apprentissage. Le fait que les autres jugent Alexandre incapable de faire du vĂ©lo rend encore plus difficile l’apprentissage du vĂ©lo par Alexandre. Le regard de l’autre, et ici en l’occurrence son jugement, ses a priori, ajoute une difficultĂ© supplĂ©mentaire. Au handicap physique s’ajoute un handicap social, dont la source est prĂ©cisĂ©ment le regard de l’autre. De la pitiĂ© Ă  l’amitiĂ© quelle attitude envers le handicap? Face Ă  ces critiques formulĂ©es par Alexandre Jollien, quelle attitude adopter vis-Ă -vis des personnes handicapĂ©es? Si le regard de l’autre est si important et peut engendrer un handicap aussi fort, parfois plus fort que le handicap physique lui-mĂȘme, comment changer notre regard face au handicap? Comment dĂ©passer cette distinction normal/anormal qui engendre le handicap social que l’on vient de dĂ©crire? Le passage suivant, qui compare deux attitudes face au handicap, permet de comprendre la position d’Alexandre Jollien Ă  ce sujet Curieusement, mes amis authentiques ne se trouvaient pas parmi les premiers de la classe, ni parmi les dociles, mais bien chez les derniers, les indisciplinĂ©s, ceux qui ricanent “tout derriĂšre“, ceux qui savent se montrer cruels. Ceux-lĂ  mĂȘmes manifestaient Ă  mon endroit une tendresse, une innocence, un amour que je n’ai jamais trouvĂ©s ailleurs. Leur façon de m’aider, d’entrer en contact avec moi revĂȘtait une forme de nuditĂ©. Ce n’était pas la pitiĂ© des petites vieilles qui me donnaient cent sous ce qui du reste ne me dĂ©plaisait pas toujours, ni l’altruisme ostentatoire du fils Ă  papa qui dĂ©montre sa bonne Ă©ducation, son savoir-vivre. L’amitiĂ© du cancre Ă©tait maladroite, discrĂšte, sincĂšre. Il se confiait Ă  moi et j’osais me livrer Ă  lui. Je me rappelle toujours cet esprit rebelle Ă  qui j’adressai ma salutation habituelle “Sois sage.“ Un jour, il me rĂ©pondit “Et toi, marche droit!“ Cela me procura un plaisir extrĂȘme. Il m’estimait pour moi-mĂȘme et n’avait pas pris les pincettes que prennent ceux qui me sourient bĂ©atement quand, Ă  la caisse, je paie mon paquet de spaghettis aux herbes. Il y a des sourires qui blessent, des compliments qui tuent. Eloge de la faiblesse, p. 45 La vie d’Alexandre Jollien, en tant qu’il est handicapĂ©, et en tant qu’il est considĂ©rĂ© par les autres comme une personne anormale », est une succession de combats contre les prĂ©jugĂ©s, contre l’attitude de ceux qui lui imposent cette image d’handicapĂ© et qui le limitent Ă  son statut d’handicapĂ©. La pitiĂ©, dĂ©noncĂ©e par Alexandre dans cet extrait, est exemplaire de cette attitude celui qui a pitiĂ© de l’handicapĂ© l’enferme dans son statut d’handicapĂ©, alors qu’une amitiĂ© sincĂšre le considĂ©rera pour lui-mĂȘme, au-delĂ  du handicap. La relation entretenue entre Alexandre et ceux qui ont pitiĂ© de lui n’est pas sincĂšre, elle est artificielle, et place toujours Alexandre en position d’infĂ©rioritĂ©. VoilĂ  pourquoi il condamne la pitiĂ©. Au contraire, la relation qu’Alexandre entretient avec les cancres est authentique, sincĂšre. Ils restent eux-mĂȘmes et agissent de maniĂšre spontanĂ©e avec Alexandre malgrĂ© son handicap. Ce n’est pas parce qu’Alexandre est diffĂ©rent qu’ils vont agir diffĂ©remment. Et c’est ça qui plaĂźt Ă  Alexandre. Parce qu’ils osent rĂ©pondre Ă  Alexandre sans prendre des pincettes, parce qu’ils osent le provoquer, comme ils provoqueraient une autre personne. De la pitiĂ© Ă  un comportement authentique, sincĂšre, tel est le changement que doit opĂ©rer le regard de l’autre, s’il veut considĂ©rer l’autre pour lui-mĂȘme, Ă  part entiĂšre, et non seulement pour son handicap ou sa diffĂ©rence. Cette critique de la pitiĂ©, et l’importance de l’influence du regard de l’autre sur la personne handicapĂ©e est Ă©galement exprimĂ©e dans le film Intouchables, qui met en scĂšne la rencontre et finalement l’amitiĂ© d’une personne handicapĂ©e et d’un aide soignant qui, au-delĂ  du handicap et des prĂ©jugĂ©s, au-delĂ  de toute distance thĂ©rapeutique, va considĂ©rer l’autre pour ce qu’il est vraiment, c’est-Ă -dire une personne Ă  part entiĂšre. Dans les deux extraits qui suivent, on voit clairement une diffĂ©rence entre l’attitude des diffĂ©rents candidats au poste d’aide-soignant et l’attitude de Driss, jouĂ© par Omar Sy. Dans ce premier extrait, les rĂ©ponses des candidats ne tiennent pas vraiment compte de l’autre, de ce qu’il veut et de ce qu’il est. Leurs rĂ©ponses sont toutes faites, trĂšs thĂ©oriques aider l’autre », favoriser l’autonomie des personnes handicapĂ©s ». L’un d’entre eux va mĂȘme jusqu’à demander si ce qu’il vient de dire est une bonne rĂ©ponse. La pitiĂ© se lit Ă©galement dans les remarques de certains ces personnes qui peuvent rien faire ». Il faut noter qu’aucun des premiers candidats ne s’adresse Ă  Philippe, et ceux qui osent le regarder le font avec gĂȘne et de maniĂšre trĂšs brĂšve. On remarque Ă©galement l’agacement de Philippe face Ă  ces candidats. Par opposition, dans ce deuxiĂšme extrait, lorsque Driss entre, on voit une attitude toute autre. Il agit spontanĂ©ment, il est sincĂšre, authentique. Et surtout, il n’a pas pitiĂ©. Il parle Ă  Philippe de maniĂšre directe, de personne Ă  personne, sans prendre de gants. Il rappelle ces cancres qu’Alexandre Jollien dĂ©crit dans l’Eloge de la faiblesse. C’est le premier Ă  s’adresser directement Ă  Philippe, et non seulement Ă  sa secrĂ©taire. Un vĂ©ritable dialogue va s’installer, dans lequel Driss n’hĂ©site pas Ă  critiquer directement Philippe Si vous connaissez pas, c’est que vous y connaissez rien en musique », vous, lĂ , ça m’étonnerait que vous connaissiez Berlioz », Je vois que l’humour, c’est comme la musique, vous y connaissez rien en fait ». De mĂȘme, face au handicap de Philippe, il ne prend pas de gants ah, c’est emmerdant ». Il va mĂȘme jusqu’à oublier que Philippe ne peut pas se lever dans sa remarque finale vous levez pas ». Alors pourquoi Philippe choisit-il Driss plutĂŽt que les autres candidats? Parce que ce que l’handicapĂ© recherche, ce n’est pas la pitiĂ©, c’est une personne qui sera capable de le comprendre, de le considĂ©rer comme une personne Ă  part entiĂšre et non seulement comme une personne handicapĂ©e, et qui va agir avec lui comme avec n’importe qui d’autre, c’est-Ă -dire comme avec une personne normale ». Ce que Driss ne fait pas, c’est la distinction normal/anormal qui est Ă  la base de la pitiĂ© et du regard de l’autre qui enferme. VoilĂ  pourquoi Philippe choisit Driss, choix que la lecture d’Alexandre Jollien nous aide Ă  comprendre. L’Eloge de la faiblesse, ou comment se nourrir du handicap AprĂšs avoir Ă©tudiĂ© la distinction normal/anormal et proposĂ© un certaine conversion du regard, qui, au-delĂ  de la diffĂ©rence, considĂšre l’autre pour lui-mĂȘme et non plus seulement pour sa diffĂ©rence ou son handicap, Alexandre Jollien propose, dans l’éloge de la faiblesse, une certaine maniĂšre de vivre le handicap. Comment se nourrir du handicap, et faire de cette faiblesse physique une force mentale? Tel est l’enjeu de cet Eloge de la faiblesse. Et c’est sur ce point que j’aimerais conclure. Car si le regard de l’autre, dont nous avons parlĂ© jusqu’à maintenant, peut ĂȘtre un poids immense, un vĂ©ritable handicap handicap social, le regard que je pose sur moi-mĂȘme peut ĂȘtre encore plus destructeur, encore plus paralysant. Quelle attitude adopter face Ă  la faiblesse ou face Ă  la diffĂ©rence? Affronter le regard de l’autre est une chose, mais comment affronter son propre regard? La faiblesse met l’ĂȘtre humain en face de nombreuses difficultĂ©s. La vie est une succession de dĂ©fis qu’il faut relever. Face Ă  la difficultĂ©, deux solutions s’offrent Ă  nous laisser tomber ou faire face Ă  la difficultĂ©. Or, pour Alexandre Jollien, faire face Ă  la difficultĂ© permet de se dĂ©passer soi-mĂȘme, de dĂ©couvrir des facultĂ©s insoupçonnĂ©es comme de faire du vĂ©lo, bref, de s’épanouir. C’est en ce sens que l’on peut se nourrir de sa faiblesse. Au lieu de se laisser abattre par son handicap et ses difficultĂ©s, on s’en sert pour grandir, pour se dĂ©velopper, jour aprĂšs jour. Enabled, not disabled. Ou comment faire de sa faiblesse physique une force mentale. Cette image montre le changement de perspective que l’on peut rĂ©aliser par rapport au handicap ici, celui qui utilise un fauteuil roulant n’est pas handicapĂ© mais au contraire avantagĂ© par rapport Ă  la personne valide qui n’a qu’une simple chaise pour s’asseoir. C’est ce changement de perspective que la personne handicapĂ©e doit rĂ©aliser si elle veut se nourrir de sa faiblesse, et non se laisser dĂ©truire par elle. Pour Alexandre Jollien, il y a trois Ă©tapes Ă  suivre, trois Ă©tapes sur le chemin de la rĂ©ussite 1° Prendre conscience de sa faiblesse ou de sa diffĂ©rence. ConnaĂźtre sa faiblesse est nĂ©cessaire si l’on veut en tirer profit, si on veut la dĂ©passer. 2° Accepter sa faiblesse ou sa diffĂ©rence. Nier sa faiblesse ou sa diffĂ©rence ne la fera pas s’en aller. S’accepter tel que l’on est, dans sa faiblesse ou sa diffĂ©rence, est une Ă©tape nĂ©cessaire pour aller de l’avant. 3° Et demander de l’aide aux autres. Face aux difficultĂ©s, je ne suis pas seul, l’autre peut me venir en aide, si j’ose lui demander. Mais pour cela, il faut avoir pris conscience de sa faiblesse et l’avoir accepter, afin d’ĂȘtre capable de demander de l’aide Au coeur de ma faiblesse, je peux donc apprĂ©cier le cadeau de la prĂ©sence de l’autre et Ă  mon tour, j’essaie avec mes moyens de leur offrir mon humble et fragile prĂ©sence. L’individu faible ne reprĂ©sente pas nĂ©cessairement un poids pour l’autre. Chacun dispose librement de sa faiblesse, libre Ă  lui d’en user judicieusement. Eloge de la faiblesse, p. 89-90 Pour Alexandre Jollien, la faiblesse a Ă©tĂ© une source d’inspiration comme le montre ses ouvrages, et une immense source d’amitiĂ©, comme il le rappelle Ă  chaque page de l’Eloge de la faiblesse. L’amitiĂ©, rendue possible par cette ouverture Ă  l’autre, est une aide prĂ©cieuse pour la personne handicapĂ©e, une aide sur laquelle Alexandre Jollien ne cesse d’insister la faiblesse peut devenir fĂ©conde, gĂ©nĂ©ratrice d’amitiĂ© » Eloge de la faiblesse, p. 90. Pour conclure Pour conclure, j’aimerais vous faire Ă©couter une chanson de Grand Corps Malade, un slammeur français qui, aprĂšs un accident de la route, est devenu handicapĂ©. Dans ces textes, il parle du handicap, et de nombreux thĂšmes abordĂ©s dans ce cours sont prĂ©sents plus particuliĂšrement dans ce texte, intitulĂ© sixiĂšme sens ». On y retrouve l’importance du regard de l’autre, et cet appel Ă  la conversion du regard il faut considĂ©rer l’autre pour lui-mĂȘme et non seulement pour son handicap. Au-delĂ  de la distinction normal/anormal, il faut changer d’attitude. Enfin, on retrouve cette idĂ©e qu’il faut faire de la faiblesse physique une force, et que ce sixiĂšme sens qui apparaĂźt alors, c’est la joie de vivre, malgrĂ© le handicap, malgrĂ© la diffĂ©rence. CrĂ©dits Photo by Edward Cisneros on Unsplash; SAF-2006-D179, par Peace Corps, Government Works; Enabled, not disabled, par NaBHaN. Citer ce billet MaĂ«l Goarzin, "Handicap et diffĂ©rence la leçon d’Alexandre Jollien". PubliĂ© sur Comment vivre au quotidien? le 12 mai 2020. ConsultĂ© le 17 aoĂ»t 2022. Lien ï»żLa vie est bien trop courte pour perdre son temps Ă  se faire une place lĂ  oĂč l’on en a pas, pour dĂ©montrer qu’on a ses chances quand on porte tout en soi, pour s’encombrer de doutes quand la confiance est lĂ , pour prouver un amour Ă  qui n’ouvre pas les bras, pour performer aux jeux de pouvoir quand on n’a pas le gout Ă  ça, pour s’adapter Ă  ce qui n’épanouit pas. La vie est bien trop courte pour la perdre Ă  paraĂźtre, s’effacer, se plier, dĂ©passer, trop forcer. Quand il nous suffit d’ĂȘtre, et de lĂącher tout combat que l’on ne mĂšne bien souvent qu’avec soi, pour enfin faire la paix, ĂȘtre en paix. Et vivre. En faisant ce qu’on aime, auprĂšs de qui nous aime, dans un endroit qu’on aime, en Ă©tant qui nous sommes, Vraiment. » De Alexandre Jollien, philosophe et Ă©crivain suisse. Explore topics l'essentiel Alors que les tests ADN ont la cote en France, pour certains c'est toute une vie qui peut se jouer Ă  l'obtention des rĂ©sultats. Des rĂ©ponses qui ont fait la lumiĂšre sur leurs origines, AurĂ©lie, Alexandre et GĂ©rard en ont obtenu. Pour la DĂ©pĂȘche du Midi, ils racontent comment ils ont raccordĂ© les fils de leur vie. "C'est incroyable", confie AurĂ©lie. Il y a deux mois, cette mĂšre de famille toulousaine de 31 ans a reçu les rĂ©sultats de son test ADN. Depuis, sa vie a pris un tournant inattendu. "On part de rien et on se retrouve avec une famille paternelle de onze frĂšres et sƓurs", s'Ă©tonne toujours la jeune maman. Cette famille, AurĂ©lie l'a retrouvĂ©e un peu par hasard, elle qui n'en a jamais eu et a Ă©tĂ© "placĂ©e Ă  la DDASS" Ă  l'Ăąge de six ans. Un jour, alors que son fils de six ans rentre de l'Ă©cole, il lui demande quelles sont ses origines. "Mon fils est typĂ© comme moi, peau mate, yeux marron. J'en ai beaucoup souffert Ă  l'Ă©cole et quand il m'a questionnĂ© Ă  son tour sur sa couleur de peau, j'ai dĂ©cidĂ© de faire un test." A lire aussi ENTRETIEN. Tests ADN "Je ne suis pas certaine que les gens qui y recourent aient conscience du danger", estime une gĂ©nĂ©alogiste Quelques jours plus tard, le verdict tombe. "Mes origines ethniques affichaient 60% de sang italien", explique AurĂ©lie. Mais, surprise, en plus de ces informations, la jeune femme obtient une correspondance de 6% avec un autre utilisateur du test. "Je ne m'y attendais pas du tout. AprĂšs avoir eu accĂšs Ă  son nom, prĂ©nom et sa photo sur le site que j'ai utilisĂ©, j'ai rĂ©ussi Ă  contacter cette personne sur les rĂ©seaux sociaux. C'Ă©tait le neveu de mon pĂšre biologique." Sous le choc, AurĂ©lie reçoit quelques photos de son pĂšre enfant. "La ressemblance Ă©tait dingue, j'ai reconnu mon pĂšre tout de suite, on aurait dit mon fils !" AurĂ©lie est maintenant en contact avec sa famille paternelle, son pĂšre biologique ne s'est quant Ă  lui pas encore manifestĂ© mais la jeune femme "n'attend rien" de lui. "Pour moi la boucle est bouclĂ©e, j'ai des rĂ©ponses sur mes origines et c'est ça l'important." Mouton noir De son cĂŽtĂ©, GĂ©rard, retraitĂ© de 66 ans, a mis fin Ă  des annĂ©es de qu'en-dira-t-on. "Depuis ma tendre enfance, il y avait des on-dit, des rumeurs", explique-t-il. Il faut dire que son histoire n'est pas commune. "Dans les annĂ©es 60, c'Ă©tait rare de voir une femme vivre avec deux hommes, surtout dans un petit village du MĂ©doc", confie l'ancien imprimeur. Une vie dont l'enfant qu'il Ă©tait n'a pas souffert. "Je ne me rendais pas compte de ce qu'il se passait, j'ai toujours Ă©tĂ© protĂ©gĂ©", raconte-t-il. Toutefois au dĂ©cĂšs de ses "deux papas", le tonnerre gronde dans la famille. "Mon frĂšre me jalousait parce que j'avais Ă©tĂ© trĂšs gĂątĂ© par le second compagnon de ma mĂšre et les rumeurs allaient bon train." Pendant des annĂ©es, GĂ©rard entend qu'il doit sĂ»rement ĂȘtre le fils de cet homme, et non pas du mari de sa mĂšre. "J'avais besoin de savoir lequel de ces deux hommes Ă©tait vraiment mon pĂšre", explique le retraitĂ©. Finalement, aprĂšs un test de paternitĂ© effectuĂ© avec l'une de ses sƓurs plus ĂągĂ©es, GĂ©rard dĂ©couvre que le mari de sa mĂšre est bien son pĂšre biologique. "Quand j'ai reçu les rĂ©sultats, j'Ă©tais surpris. Je les aimais tous les deux mais mon pĂšre biologique Ă©tait moins proche de moi. Au moins, cela a permis de clarifier la situation. Dans la famille, on ne parle plus trop de tout ça." "Je voulais savoir qui Ă©tait cet homme" Pour Alexandre, l'histoire est toute autre. En 2020, alors qu'il avait le nez plongĂ© dans les cartons de documents de ses parents dĂ©cĂ©dĂ©s, le jeune homme a fait une dĂ©couverte surprenante. "Je suis tombĂ© sur un dossier mĂ©dical qui prouvait ma conception par don de sperme", raconte-t-il. Face aux papiers gynĂ©cologiques et aux spermogrammes Ă©loquents, Alexandre dĂ©cide immĂ©diatement d'entamer des recherches. "Je voulais savoir qui Ă©tait cet homme", explique-t-il. AprĂšs avoir effectuĂ© trois tests diffĂ©rents, le jeune homme recolle les morceaux de l'identitĂ© d'un gĂ©niteur aux origines bretonnes et le contacte. À l'autre bout du fil, Jacques, 72 ans au moment des faits, reconnaĂźt avoir donnĂ© son sperme entre 1984 et 1986. "AprĂšs avoir fait un test ADN, nous avons dĂ©couvert qu'il Ă©tait bien mon gĂ©niteur." Au mĂȘme moment, lorsqu'il entreprend les analyses, Jacques dĂ©couvre Ă  son tour qu'il n'a pas le pĂšre biologique qu'il croyait. "On a eu une histoire miroir en dĂ©couvrant que Jacques Ă©tait le fruit d'un adultĂšre." Depuis, mĂȘme si la nouvelle a Ă©tĂ© difficile Ă  digĂ©rer, les deux hommes sont rĂ©guliĂšrement en contact. Alexandre est devenu prĂ©sident de l'association PMAnonyme qui milite pour "que les personnes issues de don de sperme puissent avoir accĂšs Ă  l'identitĂ© de leur gĂ©niteur." Jolies pensĂ©es d’Alexandre Jollien Grandir, ce n’est pas s’enrichir de quelque chose de nouveau, c’est dĂ©couvrir ce qu’on a dĂ©jĂ  l’intĂ©rieur. La libertĂ© intĂ©rieure, c’est quand le regard de l’autre ne vous dĂ©termine pas. Ce qui accroĂźt la souffrance, et crĂ©e le manque, c’est la comparaison. Ce qui nous sauve, c’est de savoir que l’on ne peut pas guĂ©rir de ses blessures, mais que l’on peut vivre avec, que l’on peut cohabiter avec elles sans qu’il y ait nĂ©cessairement de l’amertume.+ et lue rĂ©cemment La vie est bien trop courte pour perdre son temps Ă  se faire une place lĂ  oĂč l’on en a pas, pour dĂ©montrer qu’on a ses chances quand on porte tout en soi, pour s’encombrer de doutes quand la confiance est lĂ , pour prouver un amour Ă  qui n’ouvre pas les bras, pour performer aux jeux de pouvoir quand on n’a pas le gout Ă  ça, pour s’adapter Ă  ce qui n’épanouit pas. La vie est bien trop courte pour la perdre Ă  paraĂźtre, s’effacer, se plier, dĂ©passer, trop il nous suffit d’ĂȘtre, et de lĂącher tout combat que l’on ne mĂšne bien souvent qu’avec soi, pour enfin faire la paix, ĂȘtre en paix. Et vivre. En faisant ce qu’on aime, auprĂšs de qui nous aime, dans un endroit qu’on aime, en Ă©tant qui nous sommes, vraiment. Cet abandon, ce lĂącher prise me font penser Ă  ce que je souhaite mettre en Ɠuvre dans ma vie pour moi et pour ceux que j’accompagne, dans ma vie privĂ©e et professionnelle coaching, mĂ©diation et magnĂ©tisme.Je cite ici Ă  nouveau cette phrase qui me porte dan mon travail de coaching, de mĂ©diation et d’énergĂ©tisme Être adulte, c’est savoir se donner enfin ce dont on a la sensation d’avoir manquĂ©.

alexandre jollien la vie est bien trop courte