LAncien rĂ©gime et la RĂ©volution de Alexis de Tocqueville - Collection Folio. Histoire - Livraison gratuite Ă 0,01⏠dĂšs 35⏠d'achat - Librairie Decitre votre prochain livre est lĂ Histoire - Livraison gratuite Ă 0,01⏠dĂšs 35⏠d'achat - Librairie Decitre votre prochain livre est lĂ
Tocquevillesâadonne Ă une Ă©tude des mĆurs des Français de lâAncien RĂ©gime qui, Ă lâimage des classes supĂ©rieures, sâemployaient plus Ă orner leur vie, Ă sâillustrer plutĂŽt quâĂ simplement rechercher le bien-ĂȘtre et lâargent. Il loue une libertĂ© plus forte sous lâAncien RĂ©gime quâaprĂšs la RĂ©volution, bien qu
LAncien RĂ©gime et la RĂ©volution, Alexis de Tocqueville, Auto-Ădition. Des milliers de livres avec la livraison chez vous en 1 jour ou en magasin avec -5% de rĂ©duction .
Ily eut au XVIIIe siĂšcle bien des rĂ©volutions libĂ©rales. Notamment lâamĂ©ricaine, dont Tocqueville (1805 â 1859) Ă©tudia dâune certaine maniĂšre les effets dans le dĂ©sormais classique De la dĂ©mocratie en AmĂ©rique qui est, plus largement, une lecture de la civilisation amĂ©ricaine.. LâAncien RĂ©gime et la RĂ©volution, texte plus tardif du mĂȘme Tocqueville,
Cest ainsi que, vers 1851, aprĂšs s'ĂȘtre retirĂ© de la vie politique, Tocqueville dĂ©crit son projet de rĂ©diger un nouvel ouvrage aprĂšs le succĂšs de La DĂ©mocratie en AmĂ©rique. Ce nouvel ouvrage paraitra en 1856, sous le titre L'Ancien RĂ©gime et la RĂ©volution.
Vay Tiá»n Nhanh Chá» Cáș§n Cmnd. Que penser de la RĂ©volution française ? Comment analyser cet Ă©vĂ©nement qui semble dĂ©fier toutes les grilles de lecture ?Telle est l'entreprise audacieuse Ă laquelle se livre Alexis de Tocqueville dans cet ouvrage, un grand classique de la philosophie 1 sur 6 Comme il le souligne lui-mĂȘme dans son avant-propos, Tocqueville propose dans cet ouvrage non pas une histoire officielle de la RĂ©volution française, mais une Ă©tude de mĆurs de cette RĂ©volution et surtout de lâAncien RĂ©gime qui la prĂ©cĂšde. A travers une Ă©tude dâarchives disparates composĂ©es des cahiers de dolĂ©ance des derniers Etats GĂ©nĂ©raux, des procĂšs-verbaux dâassemblĂ©es provinciales, de correspondances des ministĂšres et prĂ©fectures, il cherche Ă comprendre, par-delĂ la surface des institutions officielles, la maniĂšre dont se conduisait les affaires, la pratique vraie des institutions, la position exacte des classes vis-Ă -vis les unes des autres, les conditions et les sentiments Ă lâorigine des opinions et des mĆurs qui ont conduit tout un peuple Ă basculer dans la RĂ©volution. Tocqueville montre que les idĂ©es et les sentiments de la sociĂ©tĂ© française, loin de surgir de la RĂ©volution, Ă©taient en rĂ©alitĂ© dĂ©jĂ prĂ©sentes et sont mĂȘme Ă lâorigine de cet Ă©vĂšnement. Loin de faire table rase du passĂ©, la RĂ©volution reconduit ou recompose un grand nombre de lois et dâhabitudes de lâAncien RĂ©gime. Pour atteindre son but dâune Ă©galitĂ© des conditions, elle sâappuie sur un appareil dâEtat construit patiemment par lâancienne monarchie. Lâouvrage est divisĂ© en 25 chapitres sous forme de questions qui sont autant de paradoxes et dâĂ©nigmes rĂ©solus par Tocqueville. Il explique pourquoi la RĂ©volution, en germe sur tout le continent europĂ©en, sâest produite en premier lieu en France et comment une monarchie sĂ»re dâelle-mĂȘme a pu sâeffondrer de façon si complĂšte et si rapide. Tout en lâestimant inĂ©vitable, Tocqueville nâignore pas la face sombre du processus rĂ©volutionnaire qui, en dĂ©truisant les corps intermĂ©diaires traditionnels, retire aux citoyens toute passion commune ou besoin mutuel, isole les individus et encourage la seule dĂ©fense des intĂ©rĂȘts particuliers. La quĂȘte de richesse devient lâunique valeur et favorise le dĂ©sintĂ©rĂȘt pour les affaires publiques et favorise la mise en place de nouveaux rĂ©gime liberticides, bien loin des ambitions initiales de la RĂ©volution. Lâattachement Ă la libertĂ© constitue pour lâauteur lâunique antidote Ă cette pente naturelle des sociĂ©tĂ©s humaines. Une religion rĂ©volutionnaire Livre I - Chapitres 2 et 3 et Livre II â Chapitre 14 Tocqueville commence par expliquer que, contrairement Ă lâopinion rĂ©pandue, la RĂ©volution nâest pas avant tout irreligieuse. Si la Philosophie des LumiĂšres qui la sous-tend sâen prend au christianisme, câest plus comme institution politique, comme Eglise, que comme doctrine religieuse. Les Ă©crivains ont conçu un systĂšme thĂ©orique de gouvernement pur Ă laquelle lâEglise fait obstacle, quelle que soit la religion quâelle professe, de par son attachement aux traditions, sa croyance en une autoritĂ© supĂ©rieure Ă la Raison, et son goĂ»t pour la hiĂ©rarchie. De plus, les philosophes ont des raisons personnelles de sâen prendre Ă cette institution puisquâelle est en charge de la censure qui les incommode au quotidien, bien quâelle soit la plus tolĂ©rante dâEurope. Câest ainsi que les Ă©crivains français dĂ©veloppent une doctrine antireligieuse, contrairement Ă ce qui prĂ©vaut en AmĂ©rique et en Angleterre. La foi religieuse est remplacĂ©e par une croyance illimitĂ©e en la puissance de lâhomme et sa capacitĂ© Ă changer la sociĂ©tĂ© qui marqua le tempĂ©rament de la RĂ©volution. Le caractĂšre particulier de la RĂ©volution française est sa dimension universaliste, Ă lâimage des rĂ©volutions religieuses. La religion prĂ©tend rĂ©gler les rapports de lâhomme, indĂ©pendamment des lois, coutumes et traditions de son pays ou de son Ă©poque, avec Dieu et les autres hommes. La RĂ©volution fait de mĂȘme en considĂ©rant le citoyen de façon abstraite et en recherchant quels sont ses droits et devoirs en matiĂšre politique. Ce nouveau modĂšle peut sâappliquer Ă tous les hommes, ce qui inspire le prosĂ©lytisme et la propagande, et tend Ă devenir une nouvelle religion. Tocqueville dĂ©plore nĂ©anmoins quâen abolissant dans le mĂȘme temps les lois civiles et les lois religieuses, la RĂ©volution encourage le fanatisme dans une partie de ses rangs. Auteur de l'article JĂ©rĂŽme DuguĂ©, banquier, diplĂŽmĂ© de lâInstitut dâEtudes Politiques de Rennes.
Alexis De tocqueville Version IntĂ©grale Enregistrement Publication 2021-03-13 Lu par Raminagrobis Livre audio de 10h04minFichier Zip de 474 Mo il contient des mp3442 - TĂ©lĂ©chargements - Dernier dĂ©compte le TĂ©lĂ©charger clic droit "enregistrer sous"Lien TorrentPeer to peerSignalerune erreur Commentaires Image libre de droit tĂ©lĂ©chargĂ©e du site internet premiers siĂšcles de la monarchie, le moyen Ăąge, la renaissance ont donnĂ© lieu Ă dâimmenses travaux et ont Ă©tĂ© lâobjet de recherches trĂšs-approfondies qui nous ont fait connaĂźtre non pas seulement les faits qui se sont passĂ©s alors, mais les lois, les usages, lâesprit du gouvernement et de la nation Ă ces diffĂ©rentes
LâAncien RĂ©gime et la RĂ©volution ne sont pas impermĂ©ables. Alexis de Tocqueville affirme dans LâAncien RĂ©gime et la RĂ©volution que la RĂ©volution française nâa en rĂ©alitĂ© fondĂ© un nouvel ordre social quâen faisant parvenir Ă maturitĂ© ce que les temps antĂ©rieurs avaient prĂ©parĂ©. Paradoxalement, elle sâapparentait pourtant Ă une rĂ©volution religieuse, reposant sur une conception abstraite de lâhomme, indĂ©pendante du pays et de lâĂ©poque. Lâesprit des LumiĂšres selon Tzvetan Todorov La RĂ©volution française Ă©tait profondĂ©ment originale. Tocqueville souligne que lâĂ©vĂ©nement avait Ă©tĂ© absolument imprĂ©visible, si bien que personne ne lâavait anticipĂ©. Avec le recul, son caractĂšre original Ă©chappe encore Ă beaucoup dâinterprĂštes il ne sâagissait pas de changer simplement le gouvernement, mais la sociĂ©tĂ© tout entiĂšre en abolissant le fĂ©odalisme et lâAncien RĂ©gime. Cette finalitĂ© permet de comprendre que la RĂ©volution française nâa attaquĂ© la religion quâen tant quâinstitution puissante de lâAncien RĂ©gime, et non pas par irrĂ©ligiositĂ©. Pour Tocqueville, elle visait Ă refonder lâordre social hors de toute transcendance et Ă rĂ©gĂ©nĂ©rer la communautĂ© par un vĂ©ritable contrat social â cet aspect la diffĂ©rencie profondĂ©ment des rĂ©volutions anglaise et amĂ©ricaine, lesquelles ont, elles, restaurĂ© lâinspiration religieuse du politique. La RĂ©volution française nâĂ©tait pas limitĂ©e Ă une patrie, elle transcendait les frontiĂšres ; elle se voulait messianique et universelle, Ă la maniĂšre des rĂ©volutions religieuses. Elle a, explique Tocqueville, inspirĂ© le prosĂ©lytisme et fait naĂźtre la propagande. [âŠ] Elle est devenue une sorte de religion nouvelle, religion imparfaite il est vrai, sans Dieu, sans culte et sans autre vie, mais qui, nĂ©anmoins, comme lâislamisme, a inondĂ© toute la terre de ses soldats, de ses apĂŽtres et de ses martyrs » LâAncien RĂ©gime et la RĂ©volution. Lâinfluence et lâimplication des gens de lettres ont Ă©galement contribuĂ© Ă la rendre si originale. La RĂ©volution de France selon Edmund Burke LâAncien RĂ©gime et la RĂ©volution sont liĂ©s par la centralisation administrative LâAncien RĂ©gime et la RĂ©volution sâinscrivent dans une continuitĂ© historique. Alors que la RĂ©volution française est toujours prĂ©sentĂ©e comme une rupture profonde, Tocqueville met en lumiĂšre la grande continuitĂ© entre lâAncien RĂ©gime et le XIXe siĂšcle. De son point de vue, la table rase » nâest quâune illusion, car la RĂ©volution est sortie tout droit de la sociĂ©tĂ© qui lâa vu naĂźtre. Ă mesure que lâavançais dans lâĂ©tude [de lâAncien RĂ©gime], Ă©crit-il, je mâĂ©tonnais en revoyant Ă tous moments dans la France de ce temps beaucoup de traits qui frappent dans celle de nos jours. [âŠ] Il y a un grand nombre de lois et dâhabitudes politiques de lâAncien RĂ©gime qui disparaissent ainsi tout Ă coup en 1789 et qui se remontrent quelques annĂ©es aprĂšs, comme certains fleuves sâenfoncent dans la terre pour reparaĂźtre un peu plus loin, faisant voir les mĂȘmes eaux Ă de nouveaux rivages » LâAncien RĂ©gime et la RĂ©volution. Si Tocqueville admet que la RĂ©volution a bien dĂ©truit le fĂ©odalisme, il considĂšre quâil en aurait Ă©tĂ© de mĂȘme sans elle, car elle sâinscrit dans le grand mouvement europĂ©en de destruction du fĂ©odalisme. Dans les faits, lâadministration de lâAncien RĂ©gime Ă©tait dĂ©jĂ Ă©tendue et puissante, de telle sorte que lâindividualisme sâĂ©tait dĂ©jĂ aggravĂ© sous un despotisme administratif. Pour Tocqueville, la RĂ©volution, souvent caricaturĂ©e en anarchie, a au contraire donnĂ© naissance Ă une nouvelle forme de pouvoir sans commune mesure avec lâancien. La dĂ©mocratie en AmĂ©rique selon Tocqueville LâAncien RĂ©gime et la RĂ©volution tendaient vers la centralisation du pouvoir. En se fondant sur les nombreuses archives quâil a consultĂ©es, Tocqueville affirme que le pouvoir royal se substituait dĂ©jĂ , depuis prĂšs de trois siĂšcles, Ă toutes les instances fĂ©odales et locales. En effet, un systĂšme centralisĂ© et Ă©troitement hiĂ©rarchisĂ© de pouvoirs administratifs avait Ă©tĂ© patiemment mis en place. La centralisation administrative, avance le philosophe, est une institution de lâAncien RĂ©gime, et non pas lâĆuvre de la RĂ©volution ni de lâEmpire, comme on lâa dit » LâAncien RĂ©gime et la RĂ©volution. Le roi avait notamment créé des tribunaux exceptionnels afin dâempĂȘcher que lâindĂ©pendance de la justice ne soit un facteur de dĂ©stabilisation de son pouvoir, ainsi quâune vĂ©ritable classe dâadministrateurs de lâĂtat central monarchique. Tocqueville dĂ©taille la pyramide hiĂ©rarchique de lâAncien RĂ©gime elle comportait Ă son sommet le Conseil du roi » ancĂȘtre du Conseil dâĂtat ; puis les intendants » ancĂȘtres des prĂ©fets dans les grandes circonscriptions ; les subdĂ©lĂ©guĂ©s » sous-prĂ©fets dans les arrondissements ; et enfin les syndics » au niveau de la commune. Tout le pouvoir avait Ă©tĂ© centralisĂ© Ă Paris, oĂč lâadministration sâĂ©tait emparĂ©e petit Ă petit de toutes les affaires perception des impĂŽts, recrutement de la milice, travaux publics, maintien de lâordre, secours social, et mĂȘmes innovations industrielles et initiatives Ă©conomiques. Tocqueville en conclut que la centralisation a en rĂ©alitĂ© constituĂ© la premiĂšre Ă©tape de la RĂ©volution. La genĂšse de lâĂtat selon Norbert Ălias
Lâouvrage Ă©tudiĂ© est Lâancien rĂ©gime et la RĂ©volution Ă©crit par Alexis Tocqueville en 1856. Les passagesĂ©tudiĂ©s sont le chapitre V, le chapitre VIII et le chapitre IX. Lâouvrage est Ă©ditĂ© par les Ăditions Gallimard en1952 dans la collection IdĂ©es est un homme politique, philosophe, historien et sociologue français. Il est nĂ© en 1805 etest dĂ©cĂ©dĂ© en 1859. Ses deux plus grands ouvrages sont De la dĂ©mocratie en AmĂ©rique 1835 et LâancienrĂ©gime et la RĂ©volution 1856. En 1823, il devient bachelier et est licenciĂ© en droit en 1826. En 1827 il estnommĂ© juge auditeur et reçoit la lĂ©gion dâhonneur en 1837. Il devient par la suite dĂ©putĂ© de la Manche en1839, et est Ă©lu en 1842 conseiller gĂ©nĂ©ral de la Manche. OpposĂ© au coup dâĂtat de Louis-NapolĂ©onBonaparte, ceci le pousse Ă rĂ©diger lâouvrage que nous allons Ă©tudier. Tocqueville sâinterroge sur lesfondements de la dĂ©mocratie notamment durant son sĂ©jour aux Ătats-Unis. Il pense que la France est uneĂ©mancipation des classes moyennes et que la RĂ©volution Ă©tait inĂ©vitable. Tocqueville dĂ©fend lâĂ©galitĂ© enpolitique, la libertĂ© individuelle mais Ă©galement la dĂ©mocratie. Il est une grande rĂ©fĂ©rence de la philosophiepolitique libĂ©rale. La thĂšse soulevĂ©e par Tocqueville dans cet extrait est que la RĂ©volution française Ă©tait unpassage inĂ©vitable due au systĂšme fĂ©odal qui prenait beaucoup de place. La RĂ©volution française a Ă©clatĂ© en1789, câest le peuple français qui sâest rĂ©voltĂ© contre le systĂšme fĂ©odal qui est un systĂšme politique danslequel lâautoritĂ© centrale sâassocie avec les seigneurs locaux. Pourquoi la RĂ©volution a-t-elle Ă©clatĂ© en Franceen premier et pas dans le reste de lâEurope ? Tout dâabord, il sâagit dâĂ©tudier pourquoi la RĂ©volution Ă©tait unĂ©vĂšnement inĂ©vitable Chapitre V. Ensuite il sâagit de comprendre comment cela se faisait que les nobles etles bourgeois soient devenus si semblables entre eux Chapitre VIII. Enfin, il sâagit dâĂ©tudier ce qui crĂ©ait,au final, des groupes sĂ©parĂ©s Chapitre IX.I- La RĂ©volution, un Ă©vĂšnement inĂ©vitable. Dans le chapitre V de notre Ă©tude, on comprend que Tocqueville pense que la RĂ©volution nâĂ©tait quâune terminaison soudaine et violente dâune Ćuvre Ă laquelle dix gĂ©nĂ©rations dâhommes avaient travaillĂ© ». Ilcherche Ă nous faire comprendre quâavec, ou sans, cette rĂ©bellion du peuple, notre sociĂ©tĂ© actuelle serait lamĂȘme. Selon Alexis Tocqueville, la RĂ©volution est due Ă la volontĂ© du peuple dâabolir ces institutionspolitiques » quâĂ©taient le systĂšme fĂ©odal et les institutions aristocratiques, qui avantageaient grandement lesnobles. Dans cet extrait, Tocqueville cite un autre auteur Burke. Il rapporte son discours en le contredisantet en expliquant pourquoi Burke se trompe dans sa vision de la RĂ©volution française. Pour Burke, cetterĂ©volution a Ă©clatĂ© uniquement pour corriger les abus du gouvernement français alors que les français serattachaient toujours aux anciennes traditions. Pour Tocqueville, câest ici que Burke se trompe. En effet, laRĂ©volution, devait abolir cette ancienne loi et pas autre chose. Mais on peut se demander pourquoi laRĂ©volution nâa Ă©clatĂ© quâen France Ă ce moment oĂč elle Ă©tait menaçante partout ? II- La noblesse et la bourgeoisie, deux classes particuliĂšrement semblables. Dans le chapitre qui suit, Tocqueville nous explique pourquoi on observe un rapprochement entre cesdeux classes. Tout dâabord, depuis quelques temps, les nobles et les bourgeois deviennent trĂšs semblablesmalgrĂ© les inĂ©galitĂ©s face aux privilĂšges accordĂ©s aux nobles par le gouvernement. Ils Ă©tudient les mĂȘmeschoses, sâoccupent des mĂȘmes affaires et appliquent les mĂȘmes rĂšgles de la mĂȘme maniĂšre, mais ilsappartiennent nĂ©anmoins Ă deux races distinctes ». On comprend que la noblesse sâappauvrit et quâelle neparvient pas Ă sâenrichir de nouveau malgrĂ© tous les avantages que lui procure lâĂtat. En effet les noblesĂ©taient largement privilĂ©giĂ©s par le gouvernement, ils Ă©taient indemnisĂ©s des impĂŽts et avaient des avantagespĂ©cuniaires. NĂ©anmoins, la noblesse continuait de sâappauvrir et de perdre du pouvoir tandis que labourgeoisie sâenrichissait et en gagnait malgrĂ© le fait que rien nâempĂȘchait les bourgeois de se ruiner. Onapercevait que les nobles et les bourgeois avaient les mĂȘmes mĆurs, quâils Ă©taient tous deux au-dessus dupeuple ce qui leur valait cette ressemblance. Les gentilshommes faisaient face Ă la division de la propriĂ©tĂ©fonciĂšre », ils cĂ©daient des morceaux de leurs terres aux paysans. On pouvait observer Ă cette Ă©poque que lanoblesse sâappauvrissait partout, oĂč le systĂšme fĂ©odal commençait Ă disparaitre. Seule lâAngleterre suivait unautre chemin. En effet, le pays disposait de diffĂ©rentes classes sociales liĂ©es entre elles. Mais lâAngleterregardait, malgrĂ© ça, une unitĂ© entre les classes et des liens mutuels ce qui lui a permis dâĂ©chapper Ă lasituation quâa connu la France et dâautres pays dâEurope.
Carte mentaleĂlargissez votre recherche dans UniversalisUne sociĂ©tĂ© conservatrice et turbulenteIl y aura bien dĂ©mocratie si l'on entend par lĂ un systĂšme social oĂč, sans sĂ©lection arbitraire, le plus grand nombre possible d'hommes vivent le mieux possible. Mais, dans cette dĂ©mocratie, la libertĂ© sera exclue sans que, pour autant, y rĂšgne une paix harmonieuse. Le goĂ»t de l'Ă©galitĂ© est tel, en effet, que les satisfactions obtenues ne font qu'accroĂźtre l'envie Ă l'Ă©gard de ceux qui sont plus favorisĂ©s. D'oĂč le paradoxe d'une sociĂ©tĂ© qui sera Ă la fois conservatrice et turbulente. Turbulente Ă cause de l'inĂ©vitable disparitĂ© des conditions, conservatrice parce que la majoritĂ© de ses membres estime avoir plus Ă perdre qu'Ă gagner Ă une raisonne en aristocrate, un aristocrate Ă©clairĂ© qui ne rejette pas 1789, mais qui y voit au contraire le plus haut moment de la RĂ©volution parce que c'est celui oĂč les Français, enfin libres, dĂ©cidĂšrent de se gouverner selon la raison. Pourquoi un si noble propos fut-il contredit par les rĂ©gimes Ă©tablis par la suite ? Parce que la RĂ©volution ne sut pas rompre avec la centralisation que lui lĂ©guait la monarchie. C'est le thĂšme de L'Ancien RĂ©gime et la RĂ©volution, Ćuvre inachevĂ©e dont seul le premier volume parut du vivant de l'auteur 1856. On y trouve le mĂȘme souci que dans La DĂ©mocratie en AmĂ©rique comprendre les causes du dĂ©clin de la libertĂ©. L'Ancien RĂ©gime l'a prĂ©parĂ© par la centralisation qu'il imposa et la dĂ©cadence de l'aristocratie qui en fut la consĂ©quence. Ce double mouvement conduit au nivellement social qui offre les individus isolĂ©s, sans attaches dans des groupes partiels et sans traditions morales, en proie au despotisme. Ces rĂ©flexions furent exploitĂ©es par Taine dans les Origines de la France contemporaine, mais on ne rencontre pas chez Tocqueville la mĂȘme acrimonie, car il pousse au plus haut degrĂ© l'art de comprendre ce qui lui rĂ©pugne » J. Touchard. C'est sans doute Ă cette comprĂ©hension portĂ©e mĂȘme Ă des mouvements d'idĂ©es qu'il redoute qu'il doit les intuitions fulgurantes auxquelles on accorde aujourd'hui un sens prophĂ©tique. On cite toujours sa vision d'un monde futur que se partageraient l'AmĂ©rique et la Russie. Cependant, non moins Ă©clairantes sont ses vues prospectives sur l'importance que prendront les classes dans la dynamique sociale L'Ancien RĂ©gime et la RĂ©volution, t. II, liv. III, chap. ier, sur les effets de la gĂ©nĂ©ralisation du salariat La DĂ©mocratie en AmĂ©rique, t. I, vol. II, sur l'avĂšnement d'une sociĂ©tĂ© aussi conservatrice qu'animĂ©e de turbulence op. cit..Ce don prospectif est la rĂ©compense d'une luciditĂ© dont tĂ©moignent les Souvenirs que Tocqueville, mort Ă Cannes, a laissĂ©s. La naissance de ce qu'il redoute, qu'il dĂ©crit dans son tĂ©moignage sur la RĂ©volution de 1848, ne l'empĂȘche pas de dĂ©peindre sous des traits cruels l'effondrement de la monarchie de Juillet oĂč eussent pu prendre corps ses espĂ©rances. Cette attitude nous instruit sur les possibilitĂ©s des sciences humaines il ne suffit pas de voir les choses, car leur sens ne se rĂ©vĂšle que grĂące Ă la qualitĂ© de l'esprit de celui qui les apprĂ©hende. Jamais un fichier ne remplacera une 2 3 4 5 âŠpour nos abonnĂ©s, lâarticle se compose de 6 pagesĂcrit par professeur Ă la facultĂ© de droit et des sciences Ă©conomiques de ParisClassificationHistoireHistoriensHistoriens françaisHistoirePersonnages historiquesPersonnages historiques, xixe humaines et socialesPolitiquePolitologues, auteurs en sciences politiquesAuteurs en sciences politiques, xixe rĂ©fĂ©rences TOCQUEVILLE ALEXIS DE 1805-1859 » est Ă©galement traitĂ© dans DE LA DĂMOCRATIE EN AMĂRIQUE, Alexis de Tocqueville - Fiche de lectureĂcrit par Ăric LETONTURIER âą 1 132 mots âą 1 mĂ©diaDe la dĂ©mocratie en AmĂ©rique est le fruit d'un voyage que le tout jeune magistrat Ă Versailles, mis en position dĂ©licate par la rĂ©volution de 1830, en vertu de son appartenance Ă une famille lĂ©gitimiste, entreprit, accompagnĂ© de son ami Gustave de Beaumont, en AmĂ©rique entre avril 1831 et mars 18 [âŠ] Lire la suiteANCIEN RĂGIMEĂcrit par Jean MEYER âą 19 084 mots âą 2 mĂ©dias L'expression Ancien RĂ©gime », dont le caractĂšre dĂ©nigrant ne peut faire de doute, a Ă©tĂ© popularisĂ©e par le cĂ©lĂšbre livre d'Alexis de Tocqueville, paru en 1856, L'Ancien RĂ©gime et la RĂ©volution. Elle a cependant Ă©tĂ© utilisĂ©e telle quelle dĂšs la fin de 1789. Elle est issue du vocabulaire familier du xviii e siĂšcle et, peut-ĂȘtre, de certaines locutions juridiques utilisĂ©es par les jurisconsultes d [âŠ] Lire la suiteCONSENSUSĂcrit par AndrĂ© AKOUN âą 2 712 mots Dans le chapitre Consensus et dĂ©mocratie » [âŠ] Dans la sociĂ©tĂ© dĂ©mocratique moderne, le besoin d'un consensus est ressenti plus fortement que dans n'importe quel autre type d'organisation sociale, prĂ©cisĂ©ment parce qu'une telle sociĂ©tĂ© entretient un rapport paradoxal avec ce problĂšme fondamental. 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