AideĂ  la lecture cursive de Les CaractĂšres de La BruyĂšre. RĂ©sumĂ©s de plusieurs passages de l'oeuvre de La BruyĂšre, Les CaractĂšres. Ces rĂ©sumĂ©s, s'approchent souvent de l'analyse critique, et nous permettent ensuite, d'Ă©tablir une dĂ©finition d'un caractĂšre selon La BruyĂšre. Pour introduire le sujet, le document est prĂ©cĂ©dĂ© d'un biographie de La BruyĂšre et Lesujet de dissertation porte sur une question d’ordre littĂ©raire ou gĂ©nĂ©ral en rapport avec le domaine artistique. Le sujet est composĂ© de deux parties principales, Ă  savoir, l’énoncĂ© et la consigne. Dans l’épreuve de littĂ©rature, la dissertation est le sujet de type III. Lorsqu’on veut traiter un sujet de dissertation, trois Toutd'abord, nous allons vous prĂ©senter un exposer sur Jean de la BruyĂšre, comportant sa biographie ainsi que sa seule et unique Ɠuvre qui se nomme les caractĂšres. (OphĂ©ly) Biographie. NĂ©e Ă  Paris le 17 aoĂ»t 1645, Jean de la BruyĂšre est un moraliste et romancier français, issu d'une famille parisienne bourgeoise. Les CaractĂšres de Jean de La BruyĂšre et Les Fables de Jean de La Fontaine) SUJET DE DISSERTATION : Dans la fable 1 du livre V de son Ɠuvre, La Fontaine dĂ©finit celle-ci comme une ample comĂ©die Ă  cent actes divers / Et dont la scĂšne est l'univers Vous commenterez cette citation en vous appuyant sur les ouvrages Ă©tudiĂ©s. Miscere utile dulci telle est la devise Les+ de la collection. - Tous les repĂšres sur l'auteur et le contexte de l'oeuvre. - Des explications linĂ©aires pour se prĂ©parer Ă  l'oral. - Le Dossier du lycĂ©en avec tous les thĂšmes clĂ©s et les enjeux de l'oeuvre et du parcours associĂ©, des sujets de dissertation et des points de mĂ©thode pour prĂ©parer les Ă©lĂšves au Bac de Français ". Vay Tiền TráșŁ GĂłp Theo ThĂĄng Chỉ Cáș§n Cmnd. La BruyĂšre a traduit Les CaractĂšres de ThĂ©ophraste, du grec au français. Au fur et Ă  mesure des Ă©ditions, il ajoute ses propres caractĂšres "ou les mƓurs de ce siĂšcle". L'auteur y traite de divers sujets, comme l'esprit, le mĂ©rite, les femmes, le cƓur, la conversation. Il analyse surtout l'esprit de la cour, les injustices, les jugements. L'Ɠuvre est pleine d'humour mĂȘme si elle est plutĂŽt pessimiste. Elle est faite de portraits, de scĂšnes de la vie de tous les jours. On parle parfois de drames ou de petites comĂ©dies, ou encore de maximes, dissertations ou sermons. La BruyĂšre s'inspire de Montaigne, Pascal et La Rochefoucauld. Il se fait donc moraliste, puisque le but est d'amuser et d'instruire en parlant des moeurs de son Ă©poque. Son Ɠuvre se fonde donc sur l'argumentation. ISur l'auteur Jean de La BruyĂšre est nĂ© Ă  Paris en 1645. Il est Ă©duquĂ© au collĂšge de l'ordre des oratoriens, puis il passe une licence de droit. Il achĂšte un office de trĂ©sorier Ă  Caen. En 1684, il devient le prĂ©cepteur du petit-fils de CondĂ©, un poste qui va beaucoup lui servir et lui permettre de gagner de l'importance. Les CaractĂšres est son Ɠuvre la plus connue. L'ouvrage est rĂ©imprimĂ© plusieurs fois l'annĂ©e de sa BruyĂšre entre Ă  l'AcadĂ©mie française en 1693. Il meurt trois ans plus tard d'une crise d'apoplexie. IIDes textes satiriques ALes cibles Dans sa prĂ©face, La BruyĂšre explique qu'il veut mettre Ă  jour les vices humains pour mieux les corriger. Il a pour cibles principales l'Église, la monarchie et la BruyĂšre s'attaque aussi aux riches, Ă  la haute bourgeoisie et Ă  l'aristocratie. Il est trĂšs virulent. Il dĂ©nonce la corruption et l'injustice de la sociĂ©tĂ©. Il montre comment les plus dĂ©munis sont toujours les victimes du gouvernement. Le tiers Ă©tat est rĂ©duit Ă  la misĂšre. L'auteur conteste les valeurs en place et demande plus de justice, plus d'attention portĂ©e Ă  ceux qui en ont vraiment besoin. Il s'inscrit dans ce sens dans le mouvement des LumiĂšres qui va naĂźtre un peu plus tard, au XVIIIe siĂšcle. BUne satire Pour se moquer, La BruyĂšre utilise principalement la satire. Dans "De la cour", il fait une critique sĂ©vĂšre de la dĂ©bauche et de l'alcoolisme qui rĂšgne Ă  la cour. Il souligne la coquetterie des femmes et critique l'hypocrisie et la dissimulation. Il explique ainsi comment les hommes portent des perruques pour mieux se au-delĂ  de la satire de l'aristocratie, La BruyĂšre offre une satire de la monarchie et du roi divin. Il dĂ©nonce la soumission totale au monarque, et montre comment finalement le roi prend la place de Dieu dans ce genre de gouvernement. La tonalitĂ© du texte est donc trĂšs virulente."De la cour", Les CaractĂšres IIIUne Ɠuvre classique qui s'appuie sur les portraits AUn portraitiste Le succĂšs et l'intĂ©rĂȘt de l'Ɠuvre reposent en grande partie sur la façon dont l'auteur fait des portraits. En effet, il a un sens du dĂ©tail et de l'observation trĂšs prononcĂ©. Il est trĂšs pittoresque, il utilise beaucoup d'anecdotes. Il sait peindre la personnalitĂ© d'un homme en quelques BruyĂšre use de beaucoup de procĂ©dĂ©s littĂ©raires et principalement d'ironie. Il donne une dimension universelle Ă  ces portraits, car chaque portrait devient une illustration d'un dĂ©faut, d'un caractĂšre, d'un vice. On se dĂ©tache du singulier pour aller vers le gĂ©nĂ©ral, le portrait type. BLe classicisme Les CaractĂšres s'inspire de plusieurs auteurs, Montaigne, HomĂšre, TĂ©rence, Virgile, MoliĂšre, Corneille et Racine. Parmi ses contemporains, La BruyĂšre apprĂ©cie particuliĂšrement Boileau et La Fontaine. Il se place donc dans la lignĂ©e du classicisme. Il respecte la biensĂ©ance, le bon goĂ»t, il travaille prĂ©cisĂ©ment sur la langue. Il imite surtout les Anciens, comme la Querelle qui oppose les Anciens et les Modernes, La BruyĂšre prend le parti des anciens. Les mƓurs et les rĂšgles classiques sont Ă  dĂ©fendre. Lorsque La BruyĂšre est Ă©lu Ă  l'AcadĂ©mie française en 1693, on parle de victoire des Anciens. Pourtant, l'Ă©tude de son Ɠuvre montre bien qu'il s'oppose Ă  certaines choses liĂ©es au classicisme, et on le rapproche parfois d'un Moderne. OEUV INTEGR BAC - E-book - Epub fixed layout Une collection dĂ©diĂ©e aux ouvres intĂ©grales du BAC de Français 1re et Ă  leurs parcours associĂ©s. Le Parcours associĂ© La comĂ©die sociale Voie... Lire la suite 2,99 € E-book - Epub fixed layout Vous pouvez lire cet ebook sur les supports de lecture suivants TĂ©lĂ©chargement immĂ©diat DĂšs validation de votre commande Offrir maintenant Ou planifier dans votre panier Une collection dĂ©diĂ©e aux ouvres intĂ©grales du BAC de Français 1re et Ă  leurs parcours associĂ©s. Le Parcours associĂ© La comĂ©die sociale Voie gĂ©nĂ©rale . RĂ©sumĂ© La Cour est un théùtre grandiose oĂč se joue une comĂ©die sociale orchestrĂ©e par des courtisans souvent aussi cruels que ridicules. C'est sur cet univers de faux-semblants que La BruyĂšre pose un regard aiguisĂ©. Sa plume, d'une prĂ©cision chirurgicale, dresse des portraits qui, en y regardant bien, se rĂ©vĂšlent trĂšs proches de nous... Les + de la collection . Tous les repĂšres sur l'auteur et le contexte de l'ouvre . Des explications linĂ©aires pour se prĂ©parer Ă  l'oral . Le Dossier du lycĂ©en avec tous les thĂšmes clĂ©s et les enjeux de l'ouvre et du parcours associĂ©, des sujets de dissertation et des points de mĂ©thode pour prĂ©parer les Ă©lĂšves au Bac de Français " Pour en savoir plus et pour tĂ©lĂ©charger gratuitement le livret pĂ©dagogique rĂ©servĂ© exclusivement aux enseignants rendez-vous sur Date de parution 08/07/2021 Editeur ISBN 978-2-09-132113-4 EAN 9782091321134 Format Epub fixed layout Nb. de pages 224 pages CaractĂ©ristiques du format Epub fixed layout Pages 224 Taille 17 052 Ko Protection num. Digital Watermarking Les titres en couleur ou entre crochets ne doivent pas figurer sur la Chez l'auteur antique ThĂ©ophraste, les caractĂšres sont conçus comme des portraits moraux », qui dĂ©crivent et classent les vices humains. InspirĂ©s de cette Ɠuvre, Les CaractĂšres de La BruyĂšre contiennent des textes brefs, de formes variĂ©es l'anecdote succĂšde Ă  la sentence, et le portrait Ă  la maxime.[Explication du sujet] Pierre Le Moyne, contemporain de La BruyĂšre et auteur de Peintures morales, dĂ©finit le caractĂšre, en tant que genre littĂ©raire, comme une petite piĂšce de théùtre sans paroles, sans masque ni scĂšne ou dĂ©cor.[ProblĂ©matique] L'Ɠuvre de La BruyĂšre correspond-t-elle Ă  cette dĂ©finition ? Les CaractĂšres se rĂ©fĂšrent-ils au genre théùtral ? En quoi, Ă  tout le moins, le thĂšme du théùtre y est-il central ?[Annonce du plan] Nous verrons tout d'abord ce que Les CaractĂšres empruntent au théùtre, puis nous montrerons que cette Ɠuvre complexe ne peut ĂȘtre rĂ©duite Ă  ce seul modĂšle. Enfin, nous nous intĂ©resserons au théùtre du monde » tel qu'il est reprĂ©sentĂ© par La Le modĂšle du théùtre dans Les CaractĂšresLe secret de fabricationDans cette premiĂšre partie, nous montrerons dans quelle mesure La BruyĂšre s'inspire du genre théùtral dans ses CaractĂšres. 1. Des personnages de comĂ©dieLes personnages des CaractĂšres Ă©voquent souvent le monde du théùtre, en particulier celui de la comĂ©die italienne. Dans les portraits oĂč les protagonistes sont dotĂ©s de noms, certains renvoient Ă  des personnages de théùtre, tels Acis ou noterLa comĂ©die italienne met en scĂšne des personnages types les jeunes amoureux, le vieux barbon, le valet audacieux
. TrĂšs apprĂ©ciĂ©e au xviie siĂšcle, elle sert de modĂšle aux dramaturges ailleurs, de nombreux personnages des CaractĂšres correspondent Ă  des types propres au théùtre comique l'ambitieux, le pĂ©dant, le parvenu, etc. À l'instar du Tartuffe de MoliĂšre, le faux dĂ©vot Aristarque Des Grands », 45 annonce avec hĂ©raut » et trompette » qu'il doit faire demain une bonne action ».Dans le caractĂšre 50 Des Grands », les Pamphiles sont dĂ©crits comme de vrais personnages de comĂ©die, des Floridors, des Mondoris ». Cette rĂ©fĂ©rence Ă  de cĂ©lĂšbres comĂ©diens de l'Ă©poque suggĂšre la parentĂ© qui existe entre les personnages de La BruyĂšre et le théùtre Une mise en scĂšne théùtralePour dĂ©crire les caractĂ©ristiques morales de ces personnages, La BruyĂšre utilise souvent le portrait en action – un procĂ©dĂ© Ă©voquant le genre théùtral. Dans le portrait de ThĂ©odote De la Cour », 61, l'accent est ainsi mis sur sa dĂ©marche », son attitude », ses gestes » afin de faire ressortir son inquiĂ©tante manie » de plaire. Le personnage de ThĂ©ognis Des Grands », 48 est Ă©galement reprĂ©sentĂ© comme s'il Ă©voluait sur une scĂšne de théùtre il n'est pas hors de sa maison, qu'il a dĂ©jĂ  ajustĂ© ses yeux et son visage, afin que ce soit une chose faite quand il sera en public ».De maniĂšre plus gĂ©nĂ©rale, Les CaractĂšres tĂ©moignent d'un goĂ»t pour la dramatisation, notamment par le recours aux effets de chute. Dans De la SociĂ©tĂ© et de la Conversation », le caractĂšre 9 dresse un dĂ©cor minimal, un repas » mondain, et met en scĂšne le pĂ©dant Arrias, qui ĂŽte » la parole Ă  tous les convives pour mieux se faire valoir, avant de le ridiculiser par une chute aussi comique qu' caricature et l'ensemble des procĂ©dĂ©s d'amplification, trĂšs courants au théùtre, jouent Ă©galement un rĂŽle important dans Les CaractĂšres. L' incurable maladie de ThĂ©ophile », l'ambitieux, en fournit un exemple Des Grands », 15.II. Une Ɠuvre aux formes et sources d'inspiration variĂ©esLe secret de fabricationDans la deuxiĂšme partie, nous verrons que le modĂšle du théùtre ne suffit pas pour dĂ©crire toute l'Ɠuvre de La BruyĂšre, marquĂ©e notamment par l'influence de la Des fragments de genres diffĂ©rentsLes saynĂštes qui se rĂ©fĂšrent au genre théùtral ne constituent pas, toutefois, la majeure partie de l'Ɠuvre de La BruyĂšre, qui contient Ă©galement des aphorismes, des sentences et des maximes, autrement dit de brefs Ă©noncĂ©s Ă  valeur de vĂ©ritĂ© ailleurs, si le moraliste maĂźtrise l'art du morceau choisi », en particulier dans les portraits, il insiste, dans sa prĂ©face, sur le plan » de son ouvrage et les raisons qui entrent dans l'ordre des chapitres ». Il semble pertinent de ne pas se limiter Ă  considĂ©rer les caractĂšres chacun pris Ă  part ». Les livres VII De la Ville », VIII De la Cour » et IX Des Grands » offrent, par exemple, une sorte de gradation Paris, singe de la Cour », en annonce les corruptions, tandis que les courtisans, ambitieux et grimaçants, prĂ©figurent les Grands » et leurs travers. L'Ɠuvre apparaĂźt ainsi comme une vaste Le modĂšle de la peinturecitation Tout Ă©crivain est peintre, et tout excellent Ă©crivain excellent peintre. » PrĂ©face au Discours de rĂ©ception Ă  l'AcadĂ©mie » de La BruyĂšre.Dans sa prĂ©face, La BruyĂšre prĂ©sente Les CaractĂšres comme un portrait fait [
] d'aprĂšs nature », rapprochant son art de celui du peintre. Son modĂšle se trouve dans la mimesis des Anciens, autrement dit l'imitation du rĂ©el. Observateur averti de la sociĂ©tĂ© parisienne et de la Cour, il brosse des portraits saisissants de rĂ©fĂ©rence Ă  la peinture est explicite dans certains caractĂšres, comme le double portrait de Cimon et Clitandre De la Cour », 19 le moraliste doit peindre le mouvement » afin de reprĂ©senter » ces courtisans affairĂ©s, qui jouent les portrait de ThĂ©odote De la Cour », 61 tĂ©moigne, par ailleurs, d'un art consommĂ© de l'hypotypose. En quelques phrases, La BruyĂšre fait surgir une image frappante dans l'esprit du lecteur, notamment par l'Ă©numĂ©ration d'adjec­tifs [ThĂ©odote] est fin, cauteleux, doucereux, mystĂ©rieux ».Cependant, qu'il exerce des talents de peintre ou de metteur en scĂšne, le moraliste vise principalement Ă  mettre au jour le fonctionnement de la sociĂ©tĂ© Les CaractĂšres ou le théùtre du monde »Le secret de fabricationDans la troisiĂšme partie, nous rĂ©examinerons la citation initiale en nous attachant Ă  dĂ©montrer en quoi la reprĂ©sentation théùtrale est au cƓur des CaractĂšres en tant que mĂ©taphore du fonctionnement de la sociĂ©tĂ©. 1. La sociĂ©tĂ© comme reprĂ©sentation théùtralePour La BruyĂšre, se trouver en sociĂ©tĂ©, c'est voir un homme qui entre sur la scĂšne » De la Cour », 61. Nul besoin de masque ni de dĂ©cor de théùtre pour dĂ©crire un monde fondĂ© sur les apparences, oĂč chacun est en reprĂ©sentation permanente, que ce soit Ă  la ville » ou Ă  la Cour ». Le moraliste reprend ainsi l'image baroque du théùtre du monde ».mot clĂ©L'expression theatrum mundi le théùtre du monde renvoie Ă  la dimension théùtrale de la vie en sociĂ©tĂ©. Dans Comme il vous plaira, Shakespeare Ă©crit que le monde entier est un théùtre, / Et tous, hommes et femmes, n'en sont que les acteurs. »Dans le caractĂšre 99 De la Cour », La BruyĂšre dĂ©veloppe l'analogie entre le monde » et le théùtre ». Il Ă©voque le temps Ă  venir oĂč ses contemporains auront disparu de dessus la scĂšne », remplacĂ©s par de nouveaux acteurs ». La scĂšne » du monde est immuable et les gĂ©nĂ©rations s'y succĂšdent. L'auteur considĂšre la sociĂ©tĂ© pour ce qu'elle est, Ă  savoir une comĂ©die », terme qui dĂ©signe au xviie siĂšcle une piĂšce comique aussi bien que le théùtre en sein de ce théùtre, les hommes et les femmes, gouvernĂ©s par leur amour-propre, vivent dans le seul théùtre de leur vanitĂ© » De la Ville », 11, tel Pamphile, qui ne se perd pas de vue » pour s'assurer qu'il joue bien son rĂŽle en un mot [il] veut ĂȘtre grand, il croit l'ĂȘtre, il ne l'est pas, il est d'aprĂšs un Grand » Des Grands », 50.2. Le rĂŽle du moralisteSi le monde se prĂ©sente comme un théùtre, le moraliste s'efforce d'en dĂ©voiler les coulisses et de faire tomber les masques de ses le double portrait de Cimon et Clitandre, La BruyĂšre incite le lecteur, par une sĂ©rie de conseils, Ă  s'imaginer partie prenante de la scĂšne. Une fois conscient de ce qui se cache derriĂšre les apparences de la vie en sociĂ©tĂ©, le lecteur peut adopter le recul nĂ©cessaire afin de ne plus en ĂȘtre ailleurs, lorsque le moraliste donne la parole Ă  ses personnages, c'est bien souvent pour en montrer la vacuitĂ©, comme dans le portrait de Straton De la Cour », 96 oĂč l'on rapporte ce que ce personnage a dit de soi » pour se faire valoir ». En ce sens, les discours des personnages sont dĂ©noncĂ©s comme des artifices supplĂ©mentaires, au mĂȘme titre que leur costume ou leur CaractĂšres partagent ainsi une mĂȘme ambition avec le théùtre classique corriger les mƓurs par le rire. ConformĂ©ment Ă  la doctrine classique, la piĂšce » tend Ă  instruire le lecteur ou le spectateur tout en le divertissant. La satire des travers humains chez La BruyĂšre n'est pas sans rappeler la reprĂ©sentation qu'en donne MoliĂšre dans L'Avare ou Le clĂ©Castigat ridendo mores signifie corriger les mƓurs par le rire » et renvoie Ă  la fonction morale du théùtre comique le spectacle des vices humains et de leur chĂątiment doit conduire le public Ă  s' Si La BruyĂšre emprunte de nombreux procĂ©dĂ©s au théùtre dans Les CaractĂšres, il se veut avant tout le peintre des travers de ses contemporains afin de corriger les mƓurs par le rire ». Au-delĂ  du plaisir de la reprĂ©sentation », il dĂ©voile les mĂ©canismes du théùtre du monde » et invite les lecteurs Ă  ne pas en ĂȘtre dupes.[Ouverture] Le moraliste dresse ainsi le tableau d'une comĂ©die humaine », comparable Ă  celle que Balzac dĂ©crira deux siĂšcles plus tard. 1 Sujet. RĂ©daction Remarques importantes 1. PrĂ©senter sur la copie, en premier lieu, le rĂ©sumĂ© de texte, et en second lieu, la dissertation. 2. Il est tenu compte, dans la notation, de la prĂ©sentation, de la correction de la forme syntaxe, orthographe, de la nettetĂ© de l’expression et de la clartĂ© de la composition. 3. L’épreuve de RĂ©daction comporte obligatoirement formant deux parties indissociable un rĂ©sumĂ© et une dissertation. Ils comptent chacun pour moitiĂ© dans la notation. I RĂ©sumĂ© de texte RĂ©sumer en 200 mots le texte suivant. Un Ă©cart de 10% en plus ou en moins sera acceptĂ©. Indiquer par une barre bien nette chaque cinquantaine de mots, puis, Ă  la fin du rĂ©sumĂ©, le total exact. Petits hommes, hauts de six pieds, tout au plus de sept, qui vous enfermez aux foires comme gĂ©ants et comme des piĂšces rares dont il faut acheter la vue, dĂšs que vous allez jusques Ă  huit pieds ; qui vous donnez sans pudeur de la hautesse et de l’éminence, qui est tout ce que l’on pourrait accorder Ă  ces montagnes voisines du ciel et qui voient les nuages se former au-dessous d’elles ; espĂšce d’animaux glorieux et superbes, qui mĂ©prisez toute autre espĂšce, qui ne faites pas mĂȘme comparaison avec l’élĂ©phant et la baleine ; approchez, hommes, rĂ©pondez un peu Ă  DĂ©mocrite. Ne dites-vous pas en commun proverbe des loups ravissants, des lions furieux, malicieux comme un singe ? Et vous autres, qui ĂȘtes-vous ? J’entends corner sans cesse Ă  mes oreilles L’homme est un animal raisonnable. Qui vous a passĂ© cette dĂ©finition ? sont-ce les loups, les singes et les lions, ou si vous vous l’ĂȘtes accordĂ©e Ă  vous-mĂȘmes ? C’est dĂ©jĂ  une chose plaisante que vous donniez aux animaux, vos confrĂšres, ce qu’il y a de pire, pour prendre pour vous ce qu’il y a de meilleur. Laissez-les un peu se dĂ©finir eux-mĂȘmes, et vous verrez comme ils s’oublieront et comme vous serez traitĂ©s. Je ne parle point, ĂŽ hommes, de vos lĂ©gĂšretĂ©s, de vos folies et de vos caprices, qui vous mettent au-dessous de la taupe et de la tortue, qui vont sagement leur petit train, et qui suivent sans varier l’instinct de leur nature ; mais Ă©coutez-moi un moment. Vous dites d’un tiercelet de faucon qui est fort lĂ©ger, et qui fait une belle descente sur la perdrix VoilĂ  un bon oiseau » ; et d’un lĂ©vrier qui prend un liĂšvre corps Ă  corps C’est un bon lĂ©vrier. » Je consens aussi que vous disiez d’un homme qui court le sanglier, qui le met aux abois, qui l’atteint et qui le perce VoilĂ  un brave homme. » Mais si vous voyez deux chiens qui s’aboient, qui s’affrontent, qui se mordent et se dĂ©chirent, vous dites VoilĂ  de sots animaux » ; et vous prenez un bĂąton pour les sĂ©parer. Que si l’on vous disait que tous les chats d’un grand pays se sont assemblĂ©s par milliers dans une plaine, et qu’aprĂšs avoir miaulĂ© tout leur soĂ»l, ils se sont jetĂ©s avec fureur les uns sur les autres, et ont jouĂ© ensemble de la dent et de la griffe ; que de cette mĂȘlĂ©e il est demeurĂ© de part et d’autre neuf Ă  dix mille chats sur la place, qui ont infectĂ© l’air Ă  dix lieues de lĂ  par leur puanteur, ne diriez-vous pas VoilĂ  le plus abominable sabbat dont on ait jamais ouĂŻ parler ? » Et si les loups en faisaient de mĂȘme Quels hurlements ! quelle boucherie ! » Et si les uns ou les autres vous disaient qu’ils aiment la gloire, concluriez-vous de ce discours qu’ils la mettent Ă  se trouver Ă  ce beau rendez-vous, Ă  dĂ©truire ainsi et Ă  anĂ©antir leur propre espĂšce ? ou aprĂšs l’avoir conclu, ne ririez-vous pas de tout votre cƓur de l’ingĂ©nuitĂ© de ces pauvres bĂȘtes ? Vous avez dĂ©jĂ , en animaux raisonnables, et pour vous, distinguer de ceux qui ne se servent que de leurs dents et de leurs ongles, imaginĂ© les lances, les piques, les dards, les sabres et les cimeterres, et Ă  mon grĂ© fort judicieusement ; car avec vos seules mains que vous pouviez-vous vous faire les uns aux autres, que vous arracher les cheveux, vous Ă©gratigner au visage, ou tout au plus vous arracher les yeux de la tĂȘte ? au lieu que vous voilĂ  munis d’instruments commodes, qui vous servent Ă  vous faire rĂ©ciproquement de larges plaies d’oĂč peut couler votre sang jusqu’à la derniĂšre goutte, sans que vous puissiez craindre d’en Ă©chapper. Mais comme vous devenez d’annĂ©e Ă  autre plus raisonnables, vous avez bien enchĂ©ri sur cette vieille maniĂšre de vous exterminer vous avez de petits globes qui vous tuent tout d’un coup, s’ils peuvent seulement vous atteindre Ă  la tĂȘte ou Ă  la poitrine ; vous en avez d’autres, plus pesants et plus massifs, qui vous coupent en deux parts ou qui vous Ă©ventrent, sans compter ceux qui tombant sur vos toits, enfoncent les planchers, vont du grenier Ă  la cave, en enlĂšvent les voĂ»tes, et font sauter en l’air, avec vos maisons, vos femmes qui sont en couche, l’enfant et la nourrice et c’est lĂ  encore oĂč gĂźt la gloire ; elle aime le remue-mĂ©nage, et elle est personne d’un grand fracas. Vous avez d’ailleurs des armes dĂ©fensives, et dans les bonnes rĂšgles vous devez en guerre ĂȘtre habillĂ©s de fer 
. Feignez un homme de la taille du mont Athos, pourquoi non ? une Ăąme serait-elle embarrassĂ©e d’animer un tel corps ? elle en serait plus au large si cet homme avait la vue assez subtile pour vous dĂ©couvrir quelque part sur la terre avec vos armes offensives et dĂ©fensives, que croyez-vous qu’il penserait de petits marmousets ainsi Ă©quipĂ©s, et de ce que vous appelez guerre, cavalerie, infanterie, un mĂ©morable siĂšge, une fameuse journĂ©e ? N’entendrai-je donc plus bourdonner d’autre chose parmi vous ? le monde ne se divise-t-il plus qu’en rĂ©giments et en compagnies ? tout est-il devenu bataillon ou escadron ? Il a pris une ville, il en a pris une seconde, puis une troisiĂšme ; il a gagnĂ© une bataille, deux batailles ; il chasse l’ennemi, il vainc sur mer, il vainc sur terre est-ce de quelqu’un de vous autres, est-ce d’un gĂ©ant, d’un Athos, que vous parlez ? Vous avez surtout un homme pĂąle et livide qui n’a pas sur soi dix onces de chair, et que l’on croirait jeter Ă  terre du moindre souffle. Il fait nĂ©anmoins plus de bruit que quatre autres, et met tout en combustion il vient de pĂȘcher en eau troublĂ© une Ăźle tout entiĂšre ; ailleurs Ă  la vĂ©ritĂ©, il est battu et poursuivi, mais il se sauve par les marais, et ne veut Ă©couter ni paix ni trĂȘve. Il a montrĂ© de bonne heure ce qu’il savait faire il a mordu le sein de sa nourrice ; elle en est morte, la pauvre femme je m’entends, il suffit. En un mot il Ă©tait nĂ© sujet, et il ne l’est plus ; au contraire il est le maĂźtre, et ceux qu’il a domptĂ©s et mis sous le joug vont Ă  la charrue et labourent de bon courage ils semblent mĂȘme apprĂ©hender, les bonnes gens, de pouvoir se dĂ©lier un jour et de devenir libres, car ils ont Ă©tendu la courroie et allongĂ© le fouet de celui qui les fait marcher ; ils n’oublient rien pour accroĂźtre leur servitude ; ils lui font passer l’eau pour se faire d’autres vassaux et s’acquĂ©rir de nouveaux domaines il s’agit, il est vrai, de prendre son pĂšre et sa mĂšre par les Ă©paules et de les jeter hors de leur maison ; et ils l’aident dans une si honnĂȘte entreprise. Les gens de delĂ  l’eau et ceux d’en deçà se cotisent et mettent chacun du leur pour se le rendre Ă  eux tous de jour en jour plus redoutable les Pictes et les Saxons imposent silence aux Bataves, et ceux-ci aux Pictes et aux Saxons ; tous se peuvent vanter d’ĂȘtre ses humbles esclaves, et autant qu’ils le souhaitent. Mais qu’entends-je de certains personnages qui ont des couronnes, je ne dis des comtes ou des marquis, dont la terre fourmille, mais des princes et des souverains ? ils viennent trouver cet homme dĂšs qu’il a sifflĂ©, ils se dĂ©couvrent dĂšs son antichambre, et ils ne parlent que quand on les interroge. Sont-ce lĂ  ces mĂȘmes princes si pointilleux, si formalistes sur leurs rangs et sur leurs prĂ©sĂ©ances, et qui consument pour les rĂ©gler les mois entiers dans une diĂšte ? Que fera ce nouvel archonte pour payer une si aveugle soumission, et pour rĂ©pondre Ă  une si haute idĂ©e qu’on a de lui ? S’il se livre une bataille, il doit la gagner, et en personne ; si l’ennemi fait un siĂšge, il doit le lui faire lever, et avec honte, Ă  moins que tout l’ocĂ©an ne soit entre lui et l’ennemi il ne saurait moins faire en faveur de ses courtisans. CĂ©sar lui-mĂȘme ne doit-il pas venir en grossir le nombre ? il en attend du moins d’importants services ; car ou l’archonte Ă©chouera avec ses alliĂ©s, ce qui est plus difficile qu’impossible Ă  concevoir, ou s’il rĂ©ussit et que rien ne lui rĂ©siste, le voilĂ  tout portĂ©, avec ses alliĂ©s jaloux de la religion et de la puissance de CĂ©sar, pour fondre sur lui, pour lui enlever l’aigle, et le rĂ©duire, lui et son hĂ©ritier, Ă  la fasce d’argent et aux pays hĂ©rĂ©ditaires. Enfin c’en est fait, ils se sont tous livrĂ©s Ă  lui volontairement, Ă  celui peut-ĂȘtre de qui ils devaient se dĂ©fier davantage. La BruyĂšre, Les caractĂšres, Des jugements. II Dissertation Votre devoir devra obligatoirement confronter les trois Ɠuvres au programme et y renvoyer avec prĂ©cision. Il ne faudra en aucun cas juxtaposer trois monographies, chacune consacrĂ©e Ă  un auteur. Votre copie ne pourra pas excĂ©der 1200 mots. Un dĂ©compte exact n’est pas exigĂ©, mais tout abus sera sanctionnĂ©. La guerre remet-elle en cause la dĂ©finition traditionnelle de l’homme comme animal raisonnable comme le soutient La BruyĂšre ? 2 Analyse du texte et remarques. Le texte commence par une Ă©nonciation qui montre une adresse aux hommes. Il ne fallait pas immĂ©diatement conclure que le sujet de l’énonciation Ă©tait l’ auteur ». Celui qui s’adresse aux hommes commence par ridiculiser la petitesse des hommes qui les amĂšnent Ă  montrer les plus grands d’entre eux alors que les montagnes sont bien plus hautes. Il ajoute que les hommes se louent exagĂ©rĂ©ment et mĂ©prisent les autres espĂšces, y compris les plus grandes, avant d’indiquer qu’il est DĂ©mocrite ~460-~370 av. C’est donc un philosophe de l’AntiquitĂ© grecque, un sage qui fustige les ridicules des hommes du haut de sa sagesse. DĂ©mocrite donc expose les façons de parler des hommes qui attribuent diffĂ©rentes qualitĂ©s aux animaux en s’attribuant Ă  eux-mĂȘmes la qualitĂ© de raisonnable. C’est la dĂ©finition traditionnelle qui vient d’Aristote. Dans La politique I, 2, 1253a, que l’homme soit un zoon logon ekon Î¶ÎżÎœ Î»ÎłÎżÎœ áŒ”Ï‡ÎżÎœ, un animal ayant la raison ou le discours ou la parole selon la traduction de logos, sert Ă  montrer que c’est ce qui fait de l’homme un zoon politikon Î¶ÎżÎœ Ï€ÎżÎ»ÎčÎčÎșΜ, un animal politique ». Animal doit ĂȘtre pris au sens purement biologique des ĂȘtres vivants douĂ©s de sensations et de mouvement diffĂ©rents des plantes. Raisonnable » est alors la diffĂ©rence spĂ©cifique qui fait l’homme, par diffĂ©rence avec les autres espĂšces animales. Il s’agit bien d’une diffĂ©rence de nature pour Aristote dans la mesure oĂč l’ñme raisonnable que l’homme partage avec les Dieux ou Dieu, n’appartient absolument pas aux autres ĂȘtres vivants, aux autres animaux. On peut dire que La BruyĂšre fait critiquer cette dĂ©finition par le sage DĂ©mocrite. D’abord, les hommes se la sont donnĂ©e puisque la question de l’origine est purement ironique. Ce qu’il critique est que les hommes sont juges et partis. On trouve chez Platon un argument similaire dans Le Politique oĂč le philosophe critique la sĂ©paration entre l’homme et les animaux effectuĂ©e par l’homme lui-mĂȘme, tout comme il critique la sĂ©paration des Grecs et des Barbares que font les Grecs en tant que la sĂ©paration serait autre s’il s’agissait d’une autre espĂšce ou d’un autre peuple. Si les animaux se dĂ©finissaient fait dire Ă  DĂ©mocrite La BruyĂšre, l’homme se verrait autrement. Il fait Ă©numĂ©rer au sage tout ce qui est contraire Ă  la raison et qui met l’homme en dessous d’animaux peu valorisĂ©s comme la taupe et la tortue qui suivent leur instinct, c’est-Ă -dire se conforme Ă  la nature. Implicitement, l’idĂ©e est que la vertu est de suivre la nature une thĂ©matique plutĂŽt stoĂŻcienne. Il propose l’argument principal. Lorsqu’un animal en attaque un d’une autre espĂšce, voire un chasseur qui attrape un animal autre que l’homme, ils sont louĂ©s. Par contre des animaux de la mĂȘme espĂšce qui s’affrontent sont critiquĂ©s par les hommes. La BruyĂšre propose alors une sorte d’apologue qui prĂ©sentent d’abord des chats s’affrontant par milliers et mourant de mĂȘme ainsi que des loups. Il s’agit donc de mettre en scĂšne la guerre et en la faisant faire imaginairement par des animaux, d’en montrer le ridicule achevĂ©. Il apostrophe les hommes pour leur faire dire qu’une telle destruction de l’espĂšce les ferait blĂąmer par le rire de tels animaux. Il peut alors montrer que la situation est pire chez l’homme qui a inventĂ© d’abord des armes par lesquelles il peut facilement tuer son prochain ce qui serait impossible Ă  mains nues. Il conclut ironiquement que la progression du caractĂšre raisonnable de l’homme se montre dans l’invention des armes Ă  feu qu’il prĂ©sente avec une sorte d’humour noir qui montre toutes les horreurs de la guerre. Il propose un second apologue, celui d’un homme qui aurait la taille d’une montagne et qui regarderait les conflits entre les hommes. Il n’y verrait que petitesse. C’est Ă  la premiĂšre personne que DĂ©mocrite se plaint que tout dans les discours de l’homme sur lui-mĂȘme se rĂ©duise Ă  la guerre. Il dĂ©crit de façon Ă©nigmatique un homme politique d’abord sujet puis chef, parfois vainqueur, parfois vaincu, devenu un maĂźtre qui domine des hommes qui par leur soumission accroissent son pouvoir et commettent des immoralitĂ©s. Il indique l’opposition des anglais pictes et saxons avec les hollandais. Il Ă©nonce la soumission gĂ©nĂ©rale, notamment des princes et autres nobles. DĂ©mocrite parlant, il use d’un terme grec, celui d’archonte qui dĂ©signait une des plus hautes magistratures dans la citĂ© athĂ©nienne. MĂȘme l’empereur = CĂ©sar lui est soumis. La BruyĂšre conclut Ă  une servitude volontaire – ses expressions font penser au cĂ©lĂšbre ouvrage de La BoĂ©tie publiĂ© par son ami Montaigne Discours sur la servitude volontaire. On estime qu’il dĂ©crit Guillaume III d’Orange 1650-1702, stathouder des Provinces Unis en 1672 puis roi d’Angleterre en 1689. 3 Proposition de rĂ©sumĂ©. Hommes, nains comparĂ©s aux hauts sommets, que vous vous enorgueillissez ! Écoutez DĂ©mocrite. Vous louez certains animaux mais pĂ©rorez vous seuls ĂȘtes raisonnables. Sont-ce les autres animaux qui vous dĂ©finissent ainsi ? S’ils se dĂ©finissaient eux-mĂȘmes, quelle figure serait la vĂŽtre ! Écartons vos ridicules qui vous placent sous les [50] plus modestes animaux qui suivent la nature. Vous louez les animaux combattant ceux des autres espĂšces et les chasseurs. Vous blĂąmez les combats des animaux d’une mĂȘme espĂšce. Que diriez-vous de myriades de chats qui s’égorgeraient ? Ni verriez-vous pas une Ɠuvre diabolique. Votre raison inventa des [100] armes pour mieux vous dĂ©chirez. Elle s’augmenta en fabriquant des boules qui vous dĂ©coupent avec femmes et enfants. Imaginez un gĂ©ant haut comme une montagne qui vous contemplerait. Vos combats seraient des bruits d’insectes, vos discours sur la guerre propos insignifiants. Et ce petit homme, parti de rien, [150] souverain commandant ceux qui accroissent son pouvoir en lui obĂ©issant, qui fait se dĂ©chirer des peuples, devant qui les rois mĂȘmes s’agenouillent ! Ce magistrat nouveau paye l’obĂ©issance par des victoires. L’empereur en personne l’honore. S’il n’échoue pas, il attaquera sa puissance. Finalement, tous s’ [200] y soumettent volontairement. 203 mots 4 Dissertation. Lorsqu’en 1758 dans ses Systema Naturae, LinnĂ© 1707-1778 en vient Ă  classer l’homme dans l’espĂšce homo sapiens », il reprend la vieille idĂ©e traditionnelle qui voit en l’homme un vivant dont la capacitĂ© Ă  penser, voire Ă  bien penser, est fondamentale. Et pourtant, dans le mĂȘme temps, les guerres qui ravagent l’Europe et que Voltaire dĂ©crit ironiquement dans son Candide publiĂ© en 1759 donne une tout autre image de l’homme. On conçoit alors que La BruyĂšre en moraliste remette en cause la dĂ©finition traditionnelle de l’homme comme animal raisonnable au vu du phĂ©nomĂšne de la guerre. En effet, elle paraĂźt absurde tant du point de vue thĂ©orique que pratique. Pourquoi les hommes s’affrontent-ils et surtout se font gloire de se massacrer ? Reste que la raison est en l’homme ce qui lui permet de se reprĂ©senter les choses en vĂ©ritĂ©. Elle peut ĂȘtre soumise aux dĂ©sirs ou aux passions. Mais elle peut aussi errer, se tromper. Les animaux, soumis Ă  leur instinct, n’ont pas Ă  chercher comment agir. De sorte que c’est bien plutĂŽt parce qu’il est raisonnable que l’homme semble capable de faire la guerre. DĂšs lors, la guerre n’a-t-elle pas justement pour source ce caractĂšre fondamental de l’homme d’ĂȘtre, en tant qu’ĂȘtre raisonnable un ĂȘtre capable de dĂ©raisonner ou bien montre-t-elle que la raison est inessentielle en l’homme ou bien la guerre n’est-elle pas une solution prĂ©conisĂ©e par la raison ? En nous appuyant sur un roman d’Henri Barbusse, Le Feu journal d’une escouade, le De la guerre de Clausewitz, plus prĂ©cisĂ©ment le livre I De la nature de la guerre et une tragĂ©die d’Eschyle, Les Perses, nous verrons que la guerre montre que l’homme ne peut se comprendre seulement comme animal raisonnable et que pourtant l’homme use bien de sa raison pour faire la guerre mĂȘme si elle est soumise Ă  son dĂ©sir, mais que la guerre montre en derniĂšre analyse que l’homme est bien raisonnable en faisant la guerre en tant qu’elle est un rĂšglement politique des conflits. Dire de l’homme qu’il est un animal raisonnable, c’est dire qu’il est un vivant qui appartient au rĂšgne animal et qu’en outre, c’est la possession de la raison qui le caractĂ©rise. Or, par raison, on entend la facultĂ© qui permet de connaĂźtre le vrai et surtout de connaĂźtre le bien et de le mettre en Ɠuvre. Or, la guerre est toujours un mal – Ă©ventuellement un moindre mal mais un mal quand mĂȘme. Il n’en reste pas moins vrai que les conditions d’existence des hommes de l’escouade dans la boue des tranchĂ©es, les odeurs d’excrĂ©ments, l’ignorance des mouvements de troupe sont proprement inhumaines. Il en va de mĂȘme dans la retraite des Perses qui se noient lorsque le fleuve gelĂ© se brise comme le rapporte le messager Clausewitz pour sa part note que la guerre exclut toute philanthropie I, 3, Ce qui montre que la guerre rĂ©fute la thĂšse traditionnelle de l’homme comme animal raisonnable, ce sont ses motifs. L’ombre du roi Darios dĂ©nonce l’hybris des Perses et de son fils 821. Les soldats dans Barbusse dĂ©noncent la folie de la guerre. Le narrateur, avant l’assaut, note C’est en pleine conscience, comme en pleine force et en pleine santĂ©, qu’ils se massent lĂ , pour se jeter une fois de plus dans cette espĂšce de rĂŽle de fou imposĂ© Ă  tout homme par la folie du genre humain. » XX Le feu, Il y a bien une opposition entre ĂȘtre raisonnable et la folie que reprĂ©sente la guerre. Clausewitz, mĂȘme s’il propose une thĂ©orie de la guerre, montre qu’elle repose sur l’ignorance, le hasard I, 20, les frictions chapitre 7 qui rendent toute prĂ©vision impossible bref, la raison ne peut guĂšre s’y dĂ©ployer. De ce point de vue Ă©galement, la guerre paraĂźt tout Ă  fait contraire Ă  la raison. Cependant, il reste Ă  se demander comme cette folie peut frapper de temps en temps l’homme. Car, ne faut-il pas que quelque chose le meuve qui le conduise Ă  braver ce qu’on nomme l’instinct de conservation ? Qu’est-ce alors qui domine en l’homme ? On peut faire l’hypothĂšse que c’est le dĂ©sir qui domine en l’homme s’il est vrai que le dĂ©sir nous conduit au-delĂ  du besoin, dans une quĂȘte dont l’objet reste indĂ©terminĂ©. Et la guerre manifeste justement selon l’interprĂ©tation que propose de Clausewitz RenĂ© Girard. Ce qui le montre, c’est son concept abstrait ou absolu de guerre qu’il prĂ©sente au dĂ©but du chapitre I. Elle implique une montĂ©e aux extrĂȘmes qui relĂšgue la raison Ă  l’arriĂšre plan. La violence de chacun des adversaires commandĂ©e par celle de l’autre, la volontĂ© de chacun de soumettre la volontĂ© de l’autre, l’accroissement des moyens mis en Ɠuvre en fonction de la mise en Ɠuvre des moyens de l’autre, sont les trois interactions qui dominent la raison. On le voit dans la tragĂ©die d’Eschyle oĂč la violence dĂ©ployĂ©e par les AthĂ©niens qui tuent les marins survivants perses comme des thons » avec les dĂ©bris des rames est Ă  la mesure de la violence des Perses qui s’apprĂȘtaient Ă  dĂ©truire AthĂšnes comme ils l’avaient fait de l’antique Milet. De mĂȘme, Blaire, devenu cuisinier, imite Martin CĂ©sar, le cuisinier de NapolĂ©on. Il doit donc trouver des allumettes. Lorsqu’avec ses compagnons, Poupardin, PĂ©pin et Volpatte, ils se perdent et trouvent un allemand, ils le tuent en se jetant sur lui comme des fous » sans se concerter XVIII Les allumettes. Dire que l’homme est un animal raisonnable signifie simplement qu’il est capable de calculer comment arriver Ă  ses fins. Mais ses fins elles-mĂȘmes ne proviennent pas de la raison. On le voit dans la question des armes. Lors du bombardement, les soldats français vantent leurs canons qu’ils considĂšrent supĂ©rieurs Ă  ceux des allemands, notamment le fameux 75 qu’ils opposent aux shrapnells de 77 allemands XIX Bombardement, On le voit encore dans la mise au service de la guerre de la raison instrumentale comme la nomme Habermas nĂ© en 1929 dans La technique et la science comme idĂ©ologie » 1968. C’est en effet grĂące Ă  une ruse que les Grecs ont gagnĂ© la bataille de Salamine selon le rĂ©cit du messager Ă  la Reine. Un Grec et sq. – plutĂŽt un esclave perse de ThĂ©mistocle si on en croit HĂ©rodote ~484-420 av. Histoires VIII, 75, et Plutarque ~45-120, Vie de ThĂ©mistocle 12 – aurait annoncĂ© que la flotte grecque allait fuir. Elle rĂ©ussit ainsi Ă  attirer la flotte perse dans un espace oĂč sa supĂ©rioritĂ© numĂ©rique ne sert Ă  rien. Lorsqu’il Ă©numĂšre les qualitĂ©s du gĂ©nie martial, Clausewitz n’omet pas l’entendement. Car mĂȘme si le gĂ©nĂ©ral ne peut calculer, il lui faut rĂ©flĂ©chir et disposer de ses moyens au mieux en fonction du contexte. Clausewitz note que l’usage de la violence n’exclut en rien l’utilisation de l’intelligence chapitre I, 3, bien au contraire, c’est elle qui va permettre d’accroĂźtre la violence. NĂ©anmoins, non seulement on ne peut rĂ©duire la raison Ă  son rĂŽle instrumentale, c’est-Ă -dire qu’elle a aussi un rĂŽle pratique, c’est-Ă -dire d’évaluation des fins, mais en outre on peut penser qu’elle joue un rĂŽle dans le dĂ©clenchement de la guerre ou dans sa fin tout au moins provisoire qu’on nomme paix. DĂšs lors, n’est-ce pas au contraire parce qu’il est un animal raisonnable que l’homme fait la guerre ? En effet, la raison, lorsqu’elle doit Ɠuvrer pour le bien public, peut parfois conseiller la guerre. Lorsque les AthĂ©niens s’élancent contre les Perses Ă  Salamine, le messager rapporte le chant qui est le leur Allez, fils des Grecs ! dĂ©livrez / votre patrie, dĂ©livrez vos fils et vos femmes, / les autels des dieux de vos pĂšres, les tombeaux / de vos aĂŻeux ! c’est pour eux tous qu’il faut se battre ! ». Quel Ă©tait leur choix ? Soit se soumettre aux Perses, soit combattre. Il est clair que la guerre Ă©tait la voix de la raison dans la mesure oĂč elle Ă©tait la solution pour la prĂ©servation de la libertĂ© des citoyens. Quant aux Perses, malgrĂ© la critique qu’Eschyle fait de XerxĂšs par l’intermĂ©diaire de l’ombre de son pĂšre et dĂ©funt roi Darios et sq., il poursuit l’Ɠuvre de son pĂšre et en combattant en GrĂšce, il empĂȘche les Grecs de venir combattre en Perse – ce que finira par faire Alexandre le Grand. C’est pour cela que Clausewitz a raison, quel que soit le statut qu’on accorde Ă  l’idĂ©e de guerre absolue qui trouve une certaine rĂ©alitĂ© dans la guerre d’extermination, de considĂ©rer que la guerre a un sens fondamentalement politique cf. chapitre I, 24. Ce qui le montre c’est que la fin de la guerre est la paix cf. I, 13, c’est-Ă -dire la cessation au moins provisoire des hostilitĂ©s, ce qui prĂ©suppose que la raison des hommes les amĂšne Ă  arrĂȘter la guerre lorsqu’ils estiment que leurs objectifs sont atteints. Il faut alors une Ă©valuation de la raison. De mĂȘme, dans le roman de Barbusse, la rationalitĂ© de la guerre malgrĂ© sa folie, se lit dans l’espoir d’une humanitĂ© enfin rĂ©conciliĂ©e. C’est ce qu’un soldat anonyme exprime Si la guerre actuelle a fait avancer le progrĂšs d’un pas, ses malheurs et ses tueries compteront pour peu. » XXIV L’aube, C’est que la raison ne consiste pas simplement Ă  dĂ©finir le bien. L’opposition du rationnel ou de la raison instrumentale comme calcul des moyens et du raisonnable comme dĂ©termination des fins ne peut mettre de cĂŽtĂ© la question des consĂ©quences de nos actions. Lorsque donc un diffĂ©rend est irrĂ©ductible, la raison, loin d’interdire la guerre, la prescrit. La citĂ© athĂ©nienne Ă©tant sous le coup d’une menace mortelle, l’empire perse quant Ă  lui Ă©tait fondĂ© sur le principe d’une conquĂȘte sans fin. Finalement, c’est bien l’analyse des consĂ©quences et non simplement des fins qui fait que la raison ordonne la guerre. Chacun des États choisit raisonnablement la guerre en visant un accord des fins et des moyens. On peut faire la mĂȘme analyse du point de vue de Barbusse. D’un cĂŽtĂ©, l’empire allemand, le militarisme de Guillaume, d’un autre la rĂ©sistance française, le souci de la libertĂ©. L’opposition entre la France et l’Allemagne, du cĂŽtĂ© français, s’est aussi jouĂ© comme une rĂ©pĂ©tition des guerres mĂ©diques comme en tĂ©moigne le succĂšs Ă  la fin du XIX° et au dĂ©but du XX° de la tragĂ©die d’Eschyle cf. Christophe Corbier La Grande Guerre MĂ©dique essai d'une Ă©tude de rĂ©ception des Perses d’Eschyle dans la France de la TroisiĂšme RĂ©publique, Revue de littĂ©rature comparĂ©e, 2004/3, n° 311. Qui dit conflit politique, dit guerre possible, soutient Clausewitz. S’il faut Ă©carter toute considĂ©ration morale, ce n’est pas pour dĂ©fendre une quelconque apologie de la violence comme le fera Ernst JĂŒnger 1895-1998 dans La guerre comme expĂ©rience intĂ©rieure 1922, c’est plutĂŽt pour que le sentimentalisme moral ne se retourne pas comme soi. Comprendre la guerre dans sa nĂ©cessitĂ© rationnelle dans certaines circonstances, c’est faire comme le caporal Bertrand dans Le Feu qui justifie son engagement par la nĂ©cessitĂ© de dĂ©fendre la patrie II Dans la terre, Nous nous Ă©tions demandĂ© si la guerre remettait en cause la dĂ©finition traditionnelle de l’homme comme animal raisonnable. On a vu qu’elle comportait un Ă©lĂ©ment d’irrationalitĂ©, voire que la raison paraissait y ĂȘtre soumise aux dĂ©sirs de l’homme. Il n’en reste pas moins vrai que dans la mise en Ɠuvre des moyens et surtout dans sa fin politique, la guerre n’est pas Ă©trangĂšre Ă  la raison et ne remet pas en cause la dĂ©finition traditionnelle de l’homme. Commentaire composĂ© en deux parties. DerniĂšre mise Ă  jour 11/03/2022 ‱ ProposĂ© par meiistertzheimaana Ă©lĂšve Texte Ă©tudiĂ© Giton a le teint frais, le visage plein et les joues pendantes, l’oeil fixe et assurĂ©, les Ă©paules larges, l’estomac haut, la dĂ©marche ferme et dĂ©libĂ©rĂ©e. Il parle avec confiance ; il fait rĂ©pĂ©ter celui qui l’entretient, et il ne goĂ»te que mĂ©diocrement tout ce qu’il lui dit. Il dĂ©ploie un ample mouchoir et se mouche avec grand bruit ; il crache fort loin, et il Ă©ternue fort haut. Il dort le jour, il dort la nuit, et profondĂ©ment ; il ronfle en compagnie. Il occupe Ă  table et Ă  la promenade plus de place qu’un autre. Il tient le milieu en se promenant avec ses Ă©gaux ; il s’arrĂȘte, et l’on s’arrĂȘte ; il continue de marcher, et l’on marche tous se rĂšglent sur lui. Il interrompt, il redresse ceux qui ont la parole on ne l’interrompt pas, on l’écoute aussi longtemps qu’il veut parler ; on est de son avis, on croit les nouvelles qu’il dĂ©bite. S’il s’assied, vous le voyez s’enfoncer dans un fauteuil, croiser les jambes l’une sur l’autre, froncer le sourcil, abaisser son chapeau sur ses yeux pour ne voir personne, ou le relever ensuite, et dĂ©couvrir son front par fiertĂ© et par audace. Il est enjouĂ©, grand rieur, impatient, prĂ©somptueux, colĂšre, libertin, politique, mystĂ©rieux sur les affaires du temps ; il se croit du talent et de l’esprit. Il est riche. La BruyĂšre, Les CaractĂšres Avec Les CaractĂšres 1688-1696, Jean de La BruyĂšre tend Ă  la haute sociĂ©tĂ© un miroir satirique dĂ©peignant ses vices amour-propre, hypocrisie, faussetĂ©, ambition personnelle. Il y aspire Ă  corriger les mƓurs par ses maximes et ses portraits plaisants et mondains. Les CaractĂšres s’inscrit en cela dans le mouvement du classicisme qui vise Ă  plaire et instruire. Giton » VI, 83 est un des portraits de la sixiĂšme partie, Des Biens de Fortune » dans laquelle le satiriste dĂ©nonce le pouvoir de l’argent. Giton est Ă  ce titre l’allĂ©gorie des fortunĂ©s se donnant tous les droits sur les autres. ProblĂ©matique Comment le portrait satirique de Giton dĂ©nonce-t-il la supĂ©rioritĂ© de l’argent sur la vertu dans la sociĂ©tĂ© ? I. Le portrait d'un homme riche a La description physique de Giton Tout d'abord, le moraliste dĂ©crit physiquement le personnage de ton, homme riche. Le portrait se concentre essentiellement sur le visage mais nous avons aussi quelques dĂ©tails sur l'ensemble du corps. En effet, on peut relever au dĂ©but de l'extrait la forte prĂ©sence d'adjectifs qualificatifs avec l'Ă©numĂ©ration des groupes nominaux suivants le teint tais, le visage plein et les joues pendantes » Nous avons aussi quelques dĂ©tails sur l'ensemble du corps avec l'accumulation des lignes 1 et 2 l'Ɠil fixe et assurĂ©, les Ă©paules larges, l'estomac haut ». Ainsi, le visage joutilu est un indice incontestable de la richesse, de la position sociale confortable de Giton. Son regard et sa posture montrent sa fiertĂ©, son contentement; la description physique chez La BruyĂšre rĂ©vĂšle en mĂȘme temps un caractĂšre. b L'attitude oisive d'un riche Ensuite, les occupations de l'homme riche sont Ă©galement dĂ©crites. On constate notamment l'absence d'activitĂ© laborieuse. Par exemple, la rĂ©pĂ©tition du groupe verbal il dort » aux lignes 4 et 5 dans le passage Il dort le jour, il dort la nuit et profondĂ©ment, il ronfle en compagnie» insiste sur le sommeil trĂšs prĂ©sent, mĂȘme pendant la journĂ©e. L'adverbe profondĂ©ment » et le verbe ronfle » amplifient la tonalitĂ© ironique de la phrase pour souligner le contentement, la quiĂ©tude de Giton. L'expression finale de cette description avec le prĂ©sent de vĂ©ritĂ© gĂ©nĂ©rale Il est riche » souligne la suffisance du statut et donc l'absence de nĂ©cessitĂ© de travailler. Par consĂ©quent, Giton correspond au portrait typique du bourgeois riche et oisif. II. Le caractĂšre de Giton a Giton, un homme vaniteux En premier lieu, on peut s'apercevoir que Giton est un homme particuliĂšrement prĂ©tentieux, vaniteux. Dans les Ă©changes et conversations, il s'illustre par la confiance», il ne goĂ»te que mĂ©diocrement tout ce qu' [on] lui dit», L'adverbe mĂ©diocrement » montre qu'il porte peu d'attention pour la parole d'autrui, ce qui est un signe absolu de prĂ©tention. Sa posture est en outre prĂ©somptueuse avec son regard assurĂ© » et son front qu'il dĂ©couvre par fiertĂ© » ou audace », et 12. A la fin de l'extrait, l'adjectif prĂ©somptueux » est d'ailleurs prĂ©sent dans l'accumulation de la ligne 12 et l'emploi du verbe croire » avec le pronom rĂ©flĂ©chi dans l'expression il se croit des talents et de l'esprit» permet de comprendre ce dĂ©faut de la vanitĂ©. La vanitĂ© est prĂ©cisĂ©ment la prĂ©tention de possĂ©der des qualitĂ©s qui sont, en rĂ©alitĂ©, inexistantes. b Giton, le contraire de l' honnĂȘte homme » En second lieu, le portrait de Giton permet au moraliste La BruyĂšre de dĂ©crire le contraire de l'honnĂȘte homme. La prĂ©tention, la vanitĂ©, dĂ©jĂ  Ă©voquĂ©es, sont les caractĂ©ristiques qui s'opposent le plus aux aptitudes de l'honnĂȘte homme. De mĂȘme, la posture de Giton n'est pas de bon goĂ»t, les hyperboles sont nombreuses pour qualifier son manque de tenue il se mouche avec grand bruit; il crache fort loin, et il Ă©ternue fort haut. », 1. 4. On peut constater qu'il crache, Ă©ternue et rit avec un grand manque de discrĂ©tion Il est enjouĂ©, grand rieur». Les adjectifs et les adverbes citĂ©s prĂ©cĂ©demment indiquent qu'il est excessivement dĂ©monstratif, qu'il a besoin de se faire remarquer. Aussi, l'accumulation de ces adjectifs impatient, prĂ©somptueux, colĂšre» prouvent sa difficultĂ© pour tempĂ©rer ses Ă©motions. La mesure, la tempĂ©rance sont pourtant des vertus de l' honnĂȘte homme» ; Giton est bel et bien Ă  l'opposĂ© de cet idĂ©al classique. Conclusion Nous avons montrĂ© comment le portrait satirique de Giton, d'un homme riche et prĂ©tentieux, dĂ©nonce la supĂ©rioritĂ© de l’argent sur la vertu dans la sociĂ©tĂ©. Giton a en effet de nombreux vices, aux antipodes de l'honnĂȘte homme, et n'a pas besoin de travailler pour progresser socialement. Le satiriste dĂ©nonce la puissance croissante de l’argent, qui bouscule les principes d’une sociĂ©tĂ© d’ordre censĂ©e ĂȘtre rĂ©gie par le mĂ©rite aristocratique. Ce portrait est par ailleurs suivi du PhĂ©don », l’homme pauvre, ce qui permet de mettre en avant le contraste dans une sociĂ©tĂ© oĂč l’argent dicte le destin des individus.

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